Résistance

Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : un avenir de plus en plus incertain

Résistance

par Nolwenn Weiler

Les associations de protection de l’environnement qui bataillent en Justice contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes viennent de marquer un point. Lundi 7 novembre, elles ont eu le plaisir d’entendre certains de leurs arguments repris par la rapporteure publique de la cour administrative d’appel de Nantes. La juge a préconisé l’annulation de quatre arrêtés préfectoraux autorisant le lancement des travaux, au nom du respect de la loi sur l’eau et des espèces protégées.

Ces arrêtés avaient été validés en première instance par le tribunal administratif de Nantes, le 17 juillet 2015. La Cour d’appel devra se prononcer le 14 novembre prochain. Si elle suit l’avis de la rapporteure, qui défend le réaménagement de l’aéroport existant de Nantes-atlantique, cela porterait un rude coup au projet de Vinci. Autre récente déconvenue pour le futur aéroport : la compilation de cinq thèses de doctorat, réalisée par un chercheur au CNRS de Nantes en physique et chimie des matériaux, prouvant que les sols argileux de Notre-Dame-des-Landes ne pourraient supporter le poids de pistes d’avions [1].

Tandis qu’à Paris les ministres se contredisent aussi sur l’opportunité de construire un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes, les opposants continuent de serrer les rangs. Une opération « tracteurs vigilants » doit se tenir ce 10 novembre dans le bocage nantais [2]. Les agriculteurs sont invités à se retrouver en tracteur dans la zone à défendre (zad). « Nous ne voulons plus de cette mainmise des multinationales sur le vivant et l’intérêt commun. La terre aux paysans est une condition essentielle pour assurer la sécurité alimentaire des générations futures. Il n’y aura pas d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, la seule issue, c’est l’abandon du projet ! », ont déclaré leur collectif.

Même son de cloche du côté d’un collectif informel d’intellectuels, « issus du monde des livres, des lettres et des savoirs ». Ils se sont retrouvés à Paris, puis à Notre-Dame le week-end dernier, pour rédiger ensemble un « abécédaire de la résistance ». Objectif : bâtir une « barricade de mots » pour participer, avec leurs savoir-faire, à la défense de la zad. Pour eux, celle-ci « n’est pas une « zone de non droit » : c’est un monde d’auto-organisation, de création de communs hors de la marchandise (...), un monde où se déploient de nouvelles façons d’habiter le territoire et de se soucier du vivant. C’est un puissant terreau qui fertilise les imaginaires politiques, un lieu auquel nous sommes puissamment attachés, une richesse que nous sommes résolus à défendre », écrivent-ils. Le 8 octobre dernier, 40 000 manifestants s’étaient également retrouvés dans le bocage, bâtons en main.

Notes

[1Pour en savoir plus sur ce travail de compilation, lire cet article du monde.

[2A l’appel du Collectif des organisations professionnelles agricoles indignées par le projet d’aéroport (copain 44).