Consommation

Samsung accusé de mentir sur ses pratiques « éthiques »

Consommation

par Nolwenn Weiler

Après le « greenwashing », le « fair washing » (lavage équitable)... Un phénomène qui consiste à invoquer des engagements éthiques à des fins purement marketing. Question : le « fair washing » peut-il être assimilé à une pratique commerciale trompeuse, et à ce titre pénalement condamnable ? Réponse dans quelques mois. Les associations Peuples Solidaires, Sherpa et Indecosa-­CGT ont déposé une plainte sur ce fondement, ce 26 février, contre Samsung.

Le géant sud-coréen, fabricant de téléphones portables, de téléviseurs ou d’équipements électroménagers vendus dans le monde entier, est accusé par les associations de faire de la publicité mensongère, « de nature à induire les consommateurs français en erreur sur les conditions sociales de fabrication des produits qu’elle commercialise ». Engagée sur un code de bonne conduite, et prétendant porter attention au respect des droits des ouvriers, Samsung n’a en réalité que faire des conditions de travail dans les usines chinoises qui fabriquent ses produits, estiment les plaignants.

Une enquête, réalisée l’année dernière par l’association de défense des travailleurs China Labor Watch, met en évidence des conditions de travail désastreuses : heures supplémentaires excessives, violation des règles fondamentales de santé et de sécurité, maltraitance des travailleurs, recours massif à des stagiaires, pour certains âgés de moins de 16 ans… Une réalité qui n’a pas grand chose à voir avec les promesses éthiques faites aux consommateurs.

Brandir le code de la consommation, pour accuser une entreprise de pratique commerciale trompeuse, plutôt que de se pencher directement sur les atteintes au droit du travail, est assez inédit. C’est pourtant la voie que veulent tester les associations et syndicats qui viennent de porter plainte contre Samsung. La justice française n’a jamais eu pour le moment à se prononcer sur des pratiques de « fair washing ».