Détresse sociale

La solitude touche cinq millions de Français

Détresse sociale

par Nolwenn Weiler

12% des Français, soit cinq millions de personnes, se disent « seuls ». C’est-à-dire avec pas, ou peu, de relations sociales au sein des réseaux amicaux, familiaux, professionnels, affinitaires et de voisinage. C’est le baromètre annuel de la Fondation de France consacré aux « solitudes » qui indique ces pourcentages, en augmentation constante depuis trois ans [1]. En 2010, les personnes en situation d’isolement représentaient 9% de la population. Aujourd’hui, un Français sur 4 ne dispose pas d’un réseau amical actif contre 21% en 2010. 39% des français ne disposent pas d’un réseau familial générateur de relations sociales contre 33% en 2010. Et plus d’un tiers n’ont pas ou peu de contacts avec leurs voisins.

Le travail, moins protecteur

L’âge reste l’une des grandes raisons de l’isolement social. 24% des plus de 75 ans sont concernés (ils étaient 16 % en 2010). Mais 6% des 18-29 ans sont désormais touchés par la solitude, contre moins de 2% en 2010. Et plus les revenus diminuent, plus les personnes interrogées se déclarent seules : 15% des personnes ayant des revenus inférieurs à 1 000 euros par mois disent ne pas avoir d’ami, alors qu’elles ne sont que 2 % parmi les personnes avec des revenus supérieurs à 3 500 euros. Mais si le chômage augmente le risque d’isolement, le travail protège de moins en moins contre ce danger. En 2010, les actifs en emploi étaient 4% à être confrontés à l’isolement relationnel, ils sont aujourd’hui 7%.

Cette solitude entraîne de vraies souffrances quotidiennes, exprimées dans les témoignages recueillis par la Fondation de France. Les personnes interrogées évoquant des sentiments d’inutilité, de mésestime de soi, de culpabilité, de détresse, voire de tentation suicidaire. La solitude entraîne par ailleurs du stress, et des risques accrus d’être en mauvaise santé.

 Lire l’étude de la Fondation de France.