Nanotechnologie

Alerte aux puces électroniques

Nanotechnologie

par Ivan du Roy

Le pôle « traçabilité » de Valence (Drôme) a été investi, le 21 novembre, par des paysans de la Confédération paysanne et un collectif de citoyens grenoblois, Pièces et main d’œuvre. Le pôle « traçabilité » est un centre de recherche national sur les puces « RFID » (Radio Frequency Identification), un système qui permet de stocker des informations dans une puce et de les transmettre à des balises. Ces puces peuvent être placées sur des produits pour « profiler » le consommateur, des titres de transports, des animaux pour les tracer, voir même sur des êtres humains par implantation cutanée : puces contenant le dossier médical de la personne aux Etats-Unis, puces implantées sur des enfants pour avertir leurs parents qu’ils ont bien franchi le portique de l’école au Japon…

Si plusieurs usages de ces puces RFID peuvent se révéler utiles s’ils sont sérieusement encadrés, le risque de dérives et de fichage est… infini. « Nous voulons alerter tout un chacun sur les dangers de cette technologie et sur ce nouveau progrès vers un monde totalitaire », expliquent les occupants du centre de recherche de Valence : « Puçage électronique obligatoire pour les animaux d’élevage (ovins et caprins à partir de juillet 2010) ; dissémination généralisée de puces et de capteurs miniaturisés dans l’environnement urbain, rural, domestique, « naturel » ; traçabilité totale de tout et de tous grâce aux mouchards électroniques implantés partout, et gestion des données, y compris personnelles, par un système centralisé et opaque ; profilage de chacun via ses données personnelles pour mieux cibler le consommateur et l’électeur avec des publicités sur-mesure », énumèrent-ils.

Les nanotechnologies, dont les RFID, constituent un marché évalué à 1.000 milliards de dollars, selon le site « Aujourd’hui le nanomonde », soutenu par Les Amis de la terre, le Collectif Pièces et main d’œuvre et l’ONG canadienne ETC Group (Action Group on Erosion, Technology and Concentration). « Aujourd’hui les moutons, demain les hommes », proclament les banderoles déployées sur le pôle « traçabilité ». Ce qui s’est passé pour les OGM ou pour la massification des molécules toxiques dans les biens de consommation n’augure pas vraiment un usage raisonnable et raisonné des puces RFID.