Economie

Allemagne : nouveau coup dur pour l’énergie solaire

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par Rachel Knaebel

Le gouvernement allemand a annoncé le 23 février une nouvelle baisse des tarifs de rachat de l’électricité solaire (garantis pour vingt ans à partir de la date d’entrée en fonction d’une installation). Ils doivent reculer dès le 9 mars de 20 à 29 % selon la taille des installations. Les prix avaient déjà baissé de 15 % en début d’année. Une petite installation de moins de 30 kilowatts de puissance mise en marche après le 9 mars vendra donc son kilowatt à 19,50 centimes (contre 24,43 centimes aujourd’hui et 57 centimes pour une installation de même taille démarrée en 2004). De nouvelles décotes, mensuelles cette fois, sont prévues à partir de mai. Le gouvernement de Merkel veut également instaurer un quota pour ces aides : les tarifs avantageux ne seront dorénavant garantis que pour 85 à 90 % du courant produit.

La décision a surpris. La branche n’attendait pas de nouvelle baisse des tarifs avant juillet. Des salariés du secteur ont manifesté dans plusieurs villes, après l’annonce du gouvernement. C’est que le solaire traverse une crise mondiale depuis quelques mois. Et l’Allemagne n’est pas épargnée. Le spécialiste du solaire thermique Solar Millenium a déposé le bilan en décembre. L’entreprise berlinoise Solon (environ 800 employés dans le monde), en faillite, négocie en ce moment sa reprise, probablement par le producteur des Émirats arabes unis Microsol. L’ancien numéro un mondial Q-Cells (2 400 salariés dans le monde) a dû se vendre à ses créanciers pour survivre. Et l’américain First Solar a décidé de placer son site allemand de production (1 200 personnes) en chômage partiel à partir du 1er mars, pour six mois. Les causes : une demande en baisse, une surproduction et la concurrence chinoise, qui s’est hissée à la tête du secteur.