Allemagne

Angela Merkel rouvre la porte au nucléaire

Allemagne

par Sophie Chapelle

Angela Merkel, la chancelière allemande, avait fait une promesse électorale à l’industrie nucléaire du pays : prolonger l’exploitation de ses centrales. Depuis le 6 septembre, c’est chose faite. 17 réacteurs vont bénéficier d’un sursis supplémentaire de douze ans en moyenne, allant de huit ans pour les plus anciens, construits avant 1980, à 14 ans pour les plus récents. En contrepartie, les quatre géants de l’énergie en Allemagne – EON, RWE, EnBW et Vattenfall – devront investir 15 milliards d’euros dans les énergies renouvelables. « Nous avons besoin du nucléaire et du charbon comme énergie de transition », a justifié Angela Merkel.

Cet accord entre les partenaires de la coalition conservatrice-libérale (CDU/FDP) est menacé d’être attaqué en justice par le parti social-démocrate (SPD) et les Verts. En 2001, la coalition dirigée par Gerhard Schröder avait voté la sortie définitive du nucléaire et la fermeture des 17 réacteurs d’ici à 2021.

Dans un communiqué, le Réseau Sortir du nucléaire rappelle que «  prolonger l’exploitation d’un réacteur, c’est davantage de risques et davantage de déchets radioactifs, pour lesquels il n’existe aucune gestion satisfaisante au niveau mondial ». Les déchets allemands sont stockés depuis 40 ans dans l’ancienne mine de sel d’Asse (Basse Saxe). « Autrefois présentée comme un site de stockage modèle, [la mine] est maintenant submergée par des infiltrations d’eau, à tel point que les fûts radioactifs, déjà corrodés, vont devoir en être retirés. » 125.000 fûts faiblement radioactifs et onze kilos de plutonium contaminent allègrement les eaux d’infiltration depuis 20 ans. Les organisations écologistes appellent à manifester le 18 septembre à Berlin.