Climat

La ville de Paris souhaite ne plus investir dans le pétrole et le charbon

Climat

par Sophie Chapelle

Après Seattle et San Francisco, les deux premières grandes villes américaines à déclarer vouloir se désinvestir des énergies fossiles, Paris rejoint le mouvement. Le 16 mars, le Conseil de Paris a adopté un vœu « contre les investissements dans des secteurs contribuant au changement climatique » [1]. Déposé par le groupe écologiste, cette initiative a reçu le soutien de la majorité. L’UMP a voté contre. La maire de Paris Anne Hidalgo n’assistait pas à cette séance. L’un des enjeux de ce vœu est de s’assurer que le fonds de dotation que la ville est en train de créer n’investisse pas dans les combustibles fossiles, fortement émetteurs de CO2 et nuisibles au climat.

Le vœu dénonce également les investissements du « Fonds de réserve des retraites », organisme en charge de financer dans la durée les pensions des retraités, qui gère 34 milliards d’euros d’actifs. Comme le révèle le rapport de l’Observatoire des multinationales et de l’ONG 350.org, ce fonds détient des investissements directs dans 60 des 100 premières entreprises mondiales du secteur pétrolier et gazier, et dans 21 des 100 premières entreprises mondiales de charbon. Soit plus de 920 millions d’euros au service des secteurs les plus émetteurs en CO2 (lire notre enquête). L’objectif est d’inciter ce fonds de réserve à retirer ces investissements dans l’industrie fossile pour les réinvestir dans les énergies renouvelables.

Une pétition a été lancée pour pousser les organismes qui gèrent les retraites complémentaires des fonctionnaires de la ville (et des employés des autres collectivités locales) à mettre fin à leurs propres investissements dans le charbon, le gaz et le pétrole. « Cette dynamique vers une France libérée des combustibles fossiles serait une contribution décisive alors que le monde entier s’apprête à se rassembler à Paris pour des négociations déterminantes pour l’avenir de notre planète », écrivent dans une lettre ouverte la journaliste Naomi Klein, ainsi que Bill McKibben et Nicolas Haeringer du mouvement 350.org [2]. Au total, près de 200 institutions du monde entier (villes, universités, musées...) ont déjà mis fin à leurs investissements dans le secteur, pour un montant total de 50 milliards de dollars.