Asie

Conditions de travail : Apple ne tient pas ses promesses

Asie

par Nolwenn Weiler

Un an après, rien n’a changé. Heures supplémentaires non-payées, conditions minimales de sécurité non respectées, impossibilité de monter des syndicats... dans les ateliers asiatiques de Foxconn, sous-traitant taïwanais du géant états-unien Apple, le droit du travail est aux abonnés absents. Suite à la médiatisation des conditions de travail déplorables, rendues visibles notamment par le suicide de nombreux ouvriers chinois, Apple s’était engagé à améliorer le sort des ouvriers travaillant sur les chaînes de fabrication de l’iPhone et de l’iPad. A partir du mois de juillet 2013, tout devait rentrer dans l’ordre.

Il semble que le non-respect des droits et de la dignité des travailleurs se poursuive sur les chaînes d’approvisionnement. Les salariés des usines chinoises qui fournissent Apple continuent de faire des heures supplémentaires non payées et aucun salaire minimum n’a été mis en place, selon une enquête réalisée par le China Labor Watch, une ONG basée à New York. Les deux tiers des travailleurs ne gagnent pas assez pour satisfaire leurs besoins de base (logement, nourriture, santé). Côté représentation du personnel, qui partait de zéro, une belle progression est affichée. Reste que la majorité des « leaders syndicaux » sont... des membres de l’encadrement des usines.

Le think tank américain Economic Policy Institute, qui suit notamment le respect des conditions de travail des salariés des entreprises états-uniennes, rappelle qu’entre mars 2012, date des premiers avertissements de la Fair Labor association (autre ONG américaine) sur le quotidien des salariés de Foxconn, et juillet 2013, les profits de Apple ont atteint 35 milliards d’euros. « Une modeste partie de ces profits aurait suffi pour accomplir toutes les promesses faites par Apple en février dernier », dénonce l’Economic Policy Institute. Pour indemniser les heures supplémentaires non payées ou mettre en place un salaire minimum, Apple dispose aussi d’une réserve de cash de 147 milliards de dollars (110 milliards d’euros). Question de priorités.