Centrale de Brennilis

Démanteler les installations nucléaires : un choix démocratique ?

Centrale de Brennilis

par Nolwenn Weiler

Déconstruire au plus vite, et remettre le site dans son état initial : c’était le projet d’EDF pour la centrale nucléaire de Brennilis, dans le Finistère, qui ne fonctionne plus depuis 1985. Las... la commission d’enquête publique sur le démantèlement de ladite centrale vient de rendre un avis défavorable. En cause : l’absence d’éléments prouvant l’urgence et l’intérêt d’un démantèlement immédiat, et l’absence de solutions pour le stockage des déchets radioactifs à vie longue (ceux qui ont une durée de vie plus faible pourraient se retrouver demain dans les murs de nos maisons). Il y a aussi cette étude comparative, réalisée en 1999 par EDF et le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), qui concluait à l’effet positif d’une attente prolongée sur la dosimétrie cumulée, la difficulté technique et le coût financier.

Le démantèlement des installations nucléaires (121 en France, dont 14 qui ne fonctionnent plus) pose en plus la question de l’exposition des travailleurs à la radioactivité, ainsi que celle du risque que constituent les convois de déchets radioactifs traversant la France. Notons enfin que les commissaires enquêteurs préconisent l’organisation d’un débat public national sur le démantèlement des installations nucléaires. La démocratie parviendra-t-elle à se glisser dans le très explosif dossier nucléaire ?