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Multinationales

En France, imposer la transparence aux compagnies pétrolières et minières nuit à la compétitivité

Cela aurait pu constituer une belle victoire contre la corruption et les circuits financiers opaques. Et devenir un outil efficace aux mains des Etats pour lutter contre l’évasion fiscale pratiquée par les multinationales. Le Parlement a voté cet automne une loi imposant des obligations de transparence aux entreprises du secteur extractif, comme Total, Areva ou GDF Suez. Mais le gouvernement a refusé d’aller jusqu’au bout, et d’écouter les députés qui souhaitaient que cette obligation soit la plus complète possible. Les bénéfices pourront continuer de fuir vers les paradis fiscaux. Et l’argent du pétrole, de l’uranium ou du minerai s’évaporer dans une myriade de filiales.

Par Anne-Sophie Simpere

Multinationales

Qui mettra fin à la guerre fiscale entre Européens ?

C’est une « Europe de l’optimisation fiscale » que nous décrit Éric Walravens, auteur d’une enquête sur un chantage qui ruine nos États. Du « double Irish » au « sandwich hollandais » en passant par les « intérêts notionnels » belges, le « Crédit impôt recherche » français ou les « rulings » fiscaux, ces accords secrets entre le fisc d’un État et une multinationale, Éric Walravens propose un tour d’horizon des dispositifs « attractifs » offerts par les pays européens aux grandes firmes : une véritable jungle de dérogations et de régimes d’exception, où le droit commun fiscal ne semble plus valoir que pour les « petits ». Un dumping fiscal qui mine l’Europe alors qu’une harmonisation se fait attendre depuis 30 ans.

Par Olivier Petitjean

« La France est le dernier pays communiste avec la Corée du Nord »

Cofondateur du groupe Teleperformance, leader mondial des centres d’appels, Jacques Berrebi a reçu Arte Radio dans ses bureaux à Uccle, quartier huppé de Bruxelles. Entre la photo de son ami Ben Ali et celle de sa femme Dominique, il explique son amour de la Belgique, de l’Europe et de ses exemptions d’impôts. Non loin de là, Pierre Cornette de Saint-Cyr, commissaire priseur et président du Palais de Tokyo, a ouvert une salle de vente d’art contemporain. Les SDF européens, « sans domicile fiscal » ou « sans difficulté financière », s’y retrouvent pour le brunch. Pierre Cornette de Saint-Cyr partage avec ses amis exilés les douceurs de la Belgique : pas d’ISF et pas de taxation des plus-values mobilières...

Par Pascale Pascariello

Multinationales

Comment l’aide au développement se privatise au profit des grandes multinationales

Un réseau d’ONG s’alarme de la montée en puissance des « institutions financières de développement » (IFD), mandatées pour soutenir les investissements du secteur privé dans les pays émergents. Ces banques dépendent de l’argent que leur versent États ou organisations internationales. Mais, peu contrôlées, elles auraient une fâcheuse tendance à favoriser les multinationales des pays riches, voire à financer des projets privilégiant la rentabilité économique plutôt que l’utilité sociale des investissements. Quitte à solliciter, si nécessaire, des fonds implantés dans les paradis fiscaux...

Par Thomas Clerget

Oligarchies

Régis Mulliez, actionnaire d’Auchan : la vie d’un réfugié fiscal de luxe

Membre de la nombreuse famille Mulliez, Régis Mulliez est l’un des actionnaires du groupe Auchan. Sa fortune : aux alentours de 28 milliards d’euros ! Il vit aujourd’hui en Belgique, et a pris la nationalité belge. Et revendique haut et fort son actionnariat défiscalisé, loin d’une « France de l’assistanat »... Entretien avec un réfugié fiscal heureux.

Par Pascale Pascariello

Multinationales

Comment l’argent vogue de paradis fiscaux en fondations opaques, grâce à Ikea

Des holdings, des fondations et des filiales dans le monde entier, enchevêtrées dans une structure complexe. Les dirigeants de la multinationale suédoise Ikea cultivent soigneusement l’opacité et la dissimulation. Et ont un faible pour les paradis fiscaux et les montages financiers qui permettent « l’optimisation » fiscale : éviter le plus possible de s’acquitter de l’impôt. Petite plongée dans les ramifications de ce labyrinthe, bien loin des idées philanthropiques affichées par ses fondateurs.

Par Rachel Knaebel

Lutte contre la fraude fiscale, encadrement de la finance : des propositions fortes à gauche, un vide abyssal à droite

C’était l’un des principaux thèmes de campagne en 2012 : comment réguler la finance après la crise de 2008 et ses ravages sociaux ? En 2017, la spéculation financière se poursuit. Les révélations successives, des « Luxleaks » aux « Panama Papers » ont également montré l’ampleur de l’optimisation ou de l’évasion fiscales pratiquées par des banques et leurs filiales, par des multinationales ou des sociétés « offshore » dissimulées dans les paradis fiscaux. Des centaines de milliards d’euros qui échappent à l’impôt. Face à ces scandales, et pour remettre la finance au service de l’économie réelle, plusieurs candidats à la présidentielle portent des propositions fortes. D’autres n’en parlent même pas dans leurs programmes ! Le point sur les propositions.

Par Rachel Knaebel

Lanceurs d’alerte

Eva Joly : « Il est urgent de créer un statut pour protéger les lanceurs d’alerte »

Le procès du lanceur d’alerte Antoine Deltour et du journaliste de Cash Investigation Edouard Perrin, à l’origine des révélations sur le scandale fiscal « LuxLeaks », vient de s’ouvrir. L’intervention de lanceurs d’alerte s’avère souvent décisive pour rendre publics, au nom de l’intérêt général, des documents censés rester secrets. Mais ils le payent parfois très cher : perte de leur travail, convocation devant les tribunaux... Comment les protéger et les soutenir ? Entretien avec l’euro-députée Eva Joly, vice-présidente de la commission parlementaire en charge de faire la lumière sur les rouages de l’évasion fiscale.

Par Nolwenn Weiler

Multinationales

Procès Luxleaks : journalistes et lanceurs d’alerte sur le banc des accusés à la place des multinationales

Qui devrait être assis sur le banc des accusés ? D’un côté de la barre, PricewaterhouseCoopers, un cabinet de conseil luxembourgeois dont la spécialité est de permettre d’éviter à ses clients de payer des milliards d’euros d’impôts. De l’autre, deux anciens salariés de ce cabinet et un journaliste, déterminés à dénoncer ces pratiques à la limite de la légalité et moralement condamnables. Et pourtant ce sont bien ces trois hommes qui risquent entre cinq et dix ans de prison lors du procès qui se déroule jusqu’au 4 mai au tribunal correctionnel du Grand-duché. Voyage en car avec les proches et soutiens d’Antoine Deltour, partis de Lorraine pour venir encourager le lanceur d’alerte.

Par Franck Dépretz