Monde ouvrier
Pour lutter contre l’extrême-droite, « les syndicats doivent développer un travail de terrain et de proximité »
Par
Nolwenn Weiler
Au premier tour des élections présidentielles 2017, 41% des ouvriers qui ont voté l’ont fait pour Marine Le Pen, malgré les politiques anti-sociales menées par les élus du Front national, localement ou au Parlement européen. Au second tour, plus de la moitié d’entre eux ont encore choisi le FN, bien plus que l’ensemble des Français. Ceux et celles qui sont membres d’une organisation syndicale, ou qui s’en sentent proches, sont beaucoup moins perméables aux discours du FN que leurs collègues : seuls 13% d’entre eux ont voté pour Marine Le Pen au premier tour. Pour Dominique Andolfatto, professeur de science politique à l’université de Bourgogne Franche-Comté, et spécialiste du monde syndical, les organisations syndicales, malgré leur affaiblissement et leur professionnalisation qui les éloigne de la base, ont un rôle à jouer pour lutter contre le radicalisme du FN à condition qu’elles renouent avec le travail de terrain. Entretien.