Pays-de-Loire

Des HLM se mettent au vert

Pays-de-Loire

par Raphaël Baldos

Les logements sociaux aussi peuvent être écolos, et pas forcément gris et bétonnés. La communauté de communes de Villaines-la-Juhel, dans les Pays-de-Loire, vient de terminer la construction de nouveaux logements sociaux individuels et la réhabilitation de deux autres selon la démarche Haute qualité environnementale (HQE). Un exemple que les plus grandes agglomérations seraient bien inspirées de suivre.

« Nous ne pouvons plus envisager de construire des logements à bas prix, extrêmement énergivores et coûteux pour des occupants aux revenus souvent modestes, explique Alain Dilis, président de la Communauté de communes de Villaines-la-Juhel, dans la région des Pays-de-Loire. Nous avons donc décidé de construire des logements sains qui possèdent de bonnes performances énergétiques. » Les six logements sociaux, répartis sur cinq des 11 communes de la communauté de 7300 habitants, font appel à des techniques de construction et de gestion de l’énergie différentes. Le gros œuvre est en terre cuite "monomur" ou en ossature bois, l’isolation en laine de chanvre, coton ou fibre de bois. En couverture, on trouve de l’ardoise ou des toits terrasses végétalisés.

L’eau chaude sanitaire provient de panneaux solaires et différents systèmes de chauffage ont été installés : chaudière gaz à condensation, pompes à chaleur géothermique ou air/air, chaufferie bois avec plancher chauffant. L’isolation extérieure et l’implantation de pergolas végétalisées pour se protéger du soleil contribuent au confort thermique. Des cuves de récupération d’eau de pluie pour l’arrosage et des économiseurs d’eau sur tous les appareils sanitaires permettent une bonne gestion de l’eau. La double orientation des pièces à vivre privilégie la lumière naturelle. Des produits polluants ont été écartés lors de la construction pour préserver la qualité de l’air : utilisation de bois sans traitement, peintures et vernis naturels, sols en carrelages et linoléum.

Charte anti-gaspi pour les locataires

« Nous avons rencontré les élus plusieurs fois pour les guider et les inciter à faire appel à un cabinet d’assistance à maîtrise d’ouvrage HQE », explique Dominique Birrien, ingénieur en charge de la HQE (haute qualité environnementale) à la délégation Pays-de-la-Loire de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). L’opération, qui a couté 1,13 millions d’euros, a bénéficié de financements de l’Ademe et de la région Pays-de-la-Loire (40 000€), ainsi que de l’Europe, grâce au label « Pôle d’excellence rurale » de la collectivité, et du conseil général. Trois des quatre nouvelles constructions ont obtenu, grâce à leurs très faibles consommations énergétiques (entre 33 et 45 Kwh/an/m2), le label suisse Minergie. Des compteurs de suivi des consommations permettent aux locataires de respecter cette norme et d’éviter des factures trop salées.

Les premiers locataires, installés il y a quelques mois ont, en plus de leur bail, paraphé une charte des bons gestes. Un document qui leur donne les clefs pour réaliser des économies d’énergie et poursuivre ainsi la démarche HQE entreprise par leur bailleur. Ils sont invités à faire « la chasse aux gaspis », en supprimant les veilles électriques, en éteignant les lumières inutiles et en baissant le thermostat des radiateurs. La charte leur recommande aussi d’utiliser des lampes «  basse consommation » déjà installées dans leur maison, et de choisir des appareils électroménagers de classe A, moins énergivores La douche doit être préférée au bain, d’autant que les robinets sont tous équipés d’économiseurs d’eau. Des exemples comparatifs illustrent ces conseils. S’ils sont suivis, promet la charte, « vous pouvez gagner jusqu’à 390 € par an ! »

Raphaël Baldos