La détresse de la jeunesse, abandonnée face aux crises sanitaire et écologique, sera le cœur de notre mobilisation. En conséquence, nous nous opposerons aussi à l’actuelle loi Climat, parfait exemple de l’« écologie » libérale et superficielle du gouvernement.
Désarroi, solitude et désespoir. Voilà à quoi se résume en France le quotidien de milliers d’étudiant
es, de lycéen nes, d’apprenti es, ou jeunes travailleur ses. Depuis des mois, nous sombrons dans la précarité et notre santé mentale se détériore, parfois jusqu’à un point de non-retour.Déjà, avant la crise sanitaire, la situation était alarmante. En février 2019 démarrait le mouvement des jeunes en grève pour le « climat » : profondément angoissé
es par l’état désastreux de notre monde et révolté es par l’inaction des pouvoirs politiques nous avons manifesté par centaines de milliers et sommes allés jusqu’à mener des actions de désobéissance civile. Lors de cette période de mobilisation exceptionnelle, le gouvernement ne nous a répondu que par du mépris : il nous fallait « manifester en Pologne » ou bien « convaincre 65 millions de Français » avant de lui demander des comptes.Actuellement, le projet de loi Climat, présenté comme une grande avancée, n’apporte aucune solution face au ravage écologique : il ne s’agit que de « mesurettes » alors que nous savons qu’un changement profond de notre système, notamment économique, est nécessaire. Les travaux de la Convention Citoyenne pour le Climat, source initiale de ce projet de loi, n’auront finalement été qu’un outil de communication : 80 % de ses propositions ont été écartées.
Tentative d’interdiction du blocage des universités, libéralisation de l’enseignement supérieur, précarisation des jeunes chercheur
es et enseignant es via la loi « Programmation de la Recherche », réforme incompréhensible du lycée, réforme des APL…Les mesures s’accumulent et le présent de la jeunesse devient invivable. Inévitablement, le futur qui lui est proposé à l’horizon 2030 s’annonce insoutenable. Aujourd’hui, l’État ne semble pas prendre la mesure du drame qui se joue.
Par cette mobilisation, nous voulons manifester notre profond désaccord avec les (in)décisions écologiques et sociales de ce gouvernement qui méprise les jeunes.
Il ne s’agit là que de l’un des premiers rendez-vous pour sortir de notre solitude et de notre désarroi. Nous souhaiterions qu’il permette de poser les bases de la société écologique à laquelle nous aspirons et de contraindre le « vieux monde » à disparaître pour toujours.
Le mouvement Youth For Climate France, soutenu par de nombreuses organisations, appelle donc à la mobilisation nationale. Les 19 et 20 mars, marches, rassemblements et autres actions seront organisées par nos groupes locaux partout en France. Nous porterons la voix de cette jeunesse qui souffre, et est consciente qu’elle souffrira encore plus tant que rien ne sera fait.
Première organisations signataires de l’appel : 350.org, ANV COP 21, ATTAC, Alternatiba, Bloom, Citoyens pour le climat, Clap, Climates, Collages Féminicides Paris, Collectif écologiste inter IEP, Echo’Logik Bordeaux, Ecophilia Poitiers, Emancipation Collective, Enseignant
es pour la planète, Greepeace, Les Amis de la Terre France, Ligue des Droits de l’Homme, MNL, Notre Affaire à Tous, Notre Maison Brûle, On est prêt, PSL contre-attaque, Parents pour le climat, Paris Queer Antifa, Résilience, Salariés pour le futur, Sciences Po Environnement, Solidaires étudiant es, UNEF, UNL, Unis pour le climat, Université Ouverte, ZEA– Plus d’infos sur : le site de Youth For Climate et l’événement Facebook.
Photo de une : Marche pour le climat avec Greta Thunberg, le 22 février 2019 à Paris / © Eros Sana