Amazonie

Indiens contre multinationale pétrolière

Amazonie

par Ivan du Roy

Un projet d’exploitation pétrolière menace l’Amazonie péruvienne et ses habitants. La compagnie pétrolière franco-britannique Perenco a obtenu du gouvernement péruvien l’autorisation d’exploiter le « bloc 67 », un gisement d’une capacité estimée à 300 millions de barils, au cœur de la forêt amazonienne, à proximité de la frontière équatorienne. La compagnie pétrolière compte envoyer plus de 1.000 ouvriers y creuser des puits et installer des derricks. Un pipe-line reliera la zone à l’océan Pacifique, à un millier de kilomètres de là.

L’Association inter-ethnique de développement de la forêt péruvienne (AIDESEP), qui fédère 1350 communautés autochtones – 350.000 personnes – et l’ONG internationale de défense des peuples autochtones Survival s’opposent à ce projet. Des communautés d’indiens encore isolés seraient menacées. Non immunisés face aux maladies amenées de l’extérieur, ils risquent d’être décimés.

« La société s’engage à minimiser les répercussions environnementales de ses activités et a déjà adopté avec succès cette politique dans un projet d’expansion d’un champ pétrolier du bassin Oriente, en Équateur, un projet très semblable à celui prévu au Pérou », a tenté de rassurer la compagnie, début 2008, lors de l’acquisition du bloc 67. Mais les méthodes de l’entreprise pétrolière, dirigée par le Français Jean-Michel Jacoulot et en partie propriété de la 74e fortune hexagonale, François Perrodo, laissent à désirer sur le plan de l’environnement et du respect des populations locales.

Perenco est régulièrement dénoncé en Afrique de l’Ouest pour ses pollutions. Mi-mai 2008, la rupture d’un de ses pipe-lines au Gabon a provoqué une marée noire dans un lac. Les autorités ont été obligées d’interdire la consommation d’eau du lac et des sources environnantes. Deux semaines plus tard, une commission d’enquête en République démocratique du Congo pointait du doigt la société, accusée d’enfouir ses déchets toxiques. Il lui a été demandé d’indemniser les populations riveraines. Perenco aurait reproduit le même genre de pratiques en Equateur, contaminant des cours d’eau avec des taux extrêmement élevés en hydrocarbures.