Le journaliste Guillaume Bernard qui écrit pour les sites d’information Rapports de force, EcomNews, et le magazine Sans Transition, a rejoint la longue liste des journalistes inquiétés cette année par les forces de l’ordre. Pour son 48e samedi de couverture des manifestations des gilets jaunes à Toulouse où il diffuse A Rebrousse Poil, un petit journal papier gratuit, notre collègue a été arrêté par des policiers. Ceux-ci l’ont accusé de jets de projectile sur les forces de l’ordre. Une accusation évidemment infondée.
Pourtant Guillaume Bernard, en plus d’être empêché de poursuivre son travail de couverture de la manifestation du 12 octobre, a dû subir une garde à vue de 24 h, prolongée d’encore quelques heures, avant que le parquet ne décide d’abandonner les charges incongrues de jets de projectile. Malgré tout, il est ressorti du commissariat avec une convocation devant le tribunal correctionnel de Toulouse pour le vendredi 18 octobre. Il devra y répondre de l’accusation farfelue de rébellion. La version policière est contestée par un témoin décrivant une arrestation dans le calme, et contredite par une vidéo montrant le journaliste embarqué sans opposer de résistance par les forces de l’ordre.
« Nous observons ces derniers mois de trop nombreuses entraves à la liberté d’informer »
Ce n’est pas parce que le nombre de journalistes entravés dans leur métier d’informer, interpellés, voir même placés en garde à vue ou poursuivis ne cesse d’augmenter que nous devons nous habituer à ces intimidations. Nous observons ces derniers mois de trop nombreuses entraves à la liberté d’informer. La convocation de trois journalistes et du directeur de publication de Mediapart lundi 14 octobre par le parquet de Paris pour un article sur l’affaire Benalla en est une énième illustration.
Il est inacceptable que les pouvoirs publics limitent ou empêchent les journalistes d’informer le public. C’est pourquoi nous réclamons la relaxe pure et simple de Guillaume Bernard. Une condamnation ne serait en l’espèce que l’octroi d’un permis d’empêcher les journalistes de faire leur métier.
Rédactions : Bastamag, Fakir, Mensuel Le Ravi, Radio GI.NE, Rapports de force, Rue89 Lyon, Sans Transition, Street Press, Alternative libertaire, L’Anticapitaliste hebdo
Journalistes : Pouria Amirshahi (directeur de publication de Politis), Syrine Attia, Nathalie Auphant (Actualités Sociales), Maxime Bayce, Asma Benazouz, Ingrid Bergo, Jonathan Bondelet (Actualités Sociales), Sarah Bos (Actualités Sociales), Magali Chouvion (Sans Transition), Maïa Courtois (Actualités Sociales), Guillaume Davranche, Camille Desmaison-Fernandez, Solène de Larquier, David Dufresne, Ivan du Roy (Bastamag), Marion Esquerré, Martin Goillandeau (CNN International), Raphaël Guillet, Eléonore Hughes, Antoine Jégat, Didier Labertrandie, Samuel Lacroix (Philosophie magazine), Maëlle Lecointre, Lorrie Le Gac (Radio GI.NE), Emeline Le Naour, Victor Mallétroit (France 2), Maxime Martinez, Nicolas Mayart, Edwy Plenel (Mediapart), Stéphane Ortega (Rapports de force), Antoine Piel, Clothilde Ravel (Afrique intelligence), Maxime Ricard (Actualités Sociales), Emmanuel Riondé, Jean Baptiste Rivoire (Canal+), Mathilde Saliou (Mind Fintech), Nesrine Slaoui, Stéphane Trouille (reporter vidéaste indépendant), Stan Vignon, Gilles Wullus (Politis), Sarah Younan
Collectifs/organisations : Les Amis du Monde diplomatique Toulouse, SNJ- Solidaires, SNJ-CGT, Université populaire de Toulouse, Fondation Copernic 31, Union syndicale Solidaires, Union communiste libertaire
Citoyen.ne.s : Jean Constance (sociologue, cofondateur du média Radio GI
NE), Jean-Jacques Gandini (coordinateur Legal Team LDH Montpellier), Jean François Mignard (président d’honneur LDH Toulouse), François Ruffin (député France Insoumise), Pascal Gassiot (Fondation Copernic Toulouse), Gilles Daré (Fondation Copernic Toulouse), Stella Montbello (Fondation Copernic Toulouse), Victor Vauquois (scénariste), Vincent Verzat (Partagez c’est sympa)Pour signer la tribune, écrivez à "redaction@rapportsdeforce.fr"