Énergie

L’Allemagne autorise le stockage sous terre du CO2

Énergie

par Rachel Knaebel

Le Parlement allemand a voté le 7 juillet une loi qui autorise le captage-stockage de carbone (CSC), c’est-à-dire sa séquestration dans les sous-sols du pays. Le CSC permet de récupérer le CO2 rejeté lors de la combustion de gaz ou de charbon pour l’enfouir sous terre, à plus de 800 mètres de profondeur. La technique intéresse les grandes entreprises énergétiques dans un pays où 40% de l’électricité proviennent encore de centrales à charbon, qui rejettent beaucoup de CO2 dans l’atmosphère. Mais les dangers du stockage souterrain du carbone sont mal connus, notamment pour les nappes phréatiques et les sols agricoles.

La loi votée permet toutefois aux gouvernements des régions de refuser le stockage du CO2 sur leur territoire. Le land de Schleswig-Holstein, dans le nord du pays, qui concentre une grande partie des sites potentiels d’enfouissement, a déjà annoncé sa volonté d’interdire le CSC. À l’est du pays, à la frontière polonaise, le groupe suédois Vattenfall n’avait pas attendu ce vote du Bundestag pour tester, depuis trois ans, le captage de CO2 dans une installation expérimentale, ni pour forer dans la région, à la recherche de sous-sols adaptés au stockage. L’entreprise prévoit même la mise en marche en 2015 d’une centrale à charbon de démonstration, avec captage de carbone intégré. Mais dans ce land du Brandebourg comme dans le nord de l’Allemagne, les habitants protestent depuis des mois contre cette technique risquée.