Nucléaire

L’Allemagne doit évacuer un site de déchets radioactifs

Nucléaire

par Rachel Knaebel

Les autorités allemandes l’ont décidé : il va falloir chercher un nouveau site pour stocker définitivement les déchets nucléaires du pays. Jusqu’ici, c’était le site de Gorleben, en Basse-Saxe, qui était privilégié. Mais l’opposition au projet a toujours été vive dans cette région agricole, devenue l’un des fiefs du mouvement anti-nucléaire allemand.

L’Allemagne s’est maintenant donné jusqu’à 2031 pour trouver un lieu de stockage définitif. Pourtant, le temps presse. Le pays a certes décidé de sortir du nucléaire en 2022. Mais d’ici là, il va continuer à produire des déchets radioactifs en masse. Et l’un de ses sites actuels de stockage, celui d’Asse II, également en Basse-Saxe, doit bientôt être vidé. Les autorités fédérales de radioprotection avaient recommandé en 2010 d’extraire de cette ancienne mine de sel les 126 000 barils de déchets nucléaires qu’elle abrite. Ils y avaient été entreposés entre 1967 et 1978.

Barils radioactifs endommagés

Or, depuis des décennies, la mine souffre d’infiltration. Des galeries s’effondrent, des barils seraient endommagés. Avec des risques de contamination de l’eau. Le Parlement allemand a voté en mars une loi pour accélérer l’évacuation du site. Mais, là aussi, les délais sont longs. Lors de l’audition d’experts au parlement fédéral allemand, le Bundestag, en février, le représentant de l’Institut d’écologie appliquée Öko-Institut, Michael Sailer, avait prévenu : l’opération ne pourra pas se faire avant 2024. Au moins, à cette date, le pays ne devrait plus produire de nouveaux déchets atomiques.

En France, une expérimentation de « stockage de déchets radioactifs en formation géologique profonde » se déroule en Lorraine, dans les sous-sols de la commune de Bure (Meuse), à 500 m de profondeur.