Zone à défendre

Les habitants de Notre-Dame-des-Landes déterminés à résister à leur expropriation

Zone à défendre

par Nolwenn Weiler

Ils sont sortis sonnés du tribunal : les paysans des quatre exploitations agricoles qui refusent de quitter la « zone à défendre » de Notre-Dame-des-Landes doivent quitter les lieux immédiatement, cheptel compris. Quant aux huit familles qui vivent encore sur place, elles ont deux mois pour faire leurs bagages. C’est ce qu’a ordonné le tribunal de grande instance de Nantes ce lundi 25 janvier, donnant ainsi satisfaction à AGO (aéroport du grand ouest)-Vinci, qui avait saisi la Justice à la fin du mois de décembre 2015 d’un référé expulsion à l’encontre des familles encore présentes sur la zone réservée à la construction du futur aéroport.

Le tribunal a par contre débouté AGO-Vinci des lourdes astreintes financières – de 200 à 1000 euros par jour – qu’il réclamait aux expropriés. Ce qui oblige l’État à prendre ses responsabilités : faire appel, ou non, à la force publique pour vider la ZAD. Libérées des sanctions financières, les onze familles et les agriculteurs concernés ont annoncé qu’ils n’ont nullement l’intention de se plier à l’obligation de quitter les lieux. Ils sont décidés à faire de leurs vaches des squatteuses, et préviennent qu’une forte opposition se mettra en place dans le bocage nantais, en cas d’intervention policière, « comme en 2012 ». Cette année là, les forces de l’ordre envoyées pour vider la ZAD de ses occupants avaient finalement renoncé. Les quelques 200 occupants qui vivent sur la zone depuis plusieurs années sont tout aussi déterminés.

Les personnes menacées d’expulsion se sentent méprisées par le silence de François Hollande, à qui elles demandent de s’exprimer depuis le début du mois de janvier : « Monsieur Hollande a dit qu’il s’exprimerait le moment venu, a rappelé Pascal Thébaut, l’un des quatre agriculteurs sommé de quitter les lieux avec ses 40 vaches. Mr Hollande le moment est venu ! » Plusieurs élus écologistes ont également enjoint le Président de la République à prendre la parole. Des associations comme France nature environnement (FNE) ou le Réseau action climat (RAC) continuent de demander l’abandon du projet d’aéroport, appelant à la « cohérence pour le climat ». Une grande mobilisation nationale est prévue le samedi 27 février.

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