Santé publique

La biodiversité préserve des maladies infectieuses

Santé publique

par Agnès Rousseaux

La destruction de la biodiversité entraînerait une augmentation de la transmission de certaines maladies infectieuses, à l’homme, aux animaux et aux plantes. C’est ce que révèlent des études scientifiques, recensées par des chercheurs anglais et américains pour la revue Nature. Paludisme, fièvre du Nil ou fièvres hémorragiques se transmettent ainsi davantage à mesure que la biodiversité diminue.

En cause : la présence d’éléments pathogènes, mais aussi de vecteurs (pucerons, moustiques,...) et d’espèces « réservoirs » qui amplifient l’impact des virus. Alors que les espèces « tampons », qui empêchent les transmissions ont, au contraire, tendance à diminuer.

Certains prédateurs sont touchés par le déclin de la biodiversité, ce qui entraîne la prolifération d’espèces porteuses de pathogènes, dont le nombre était auparavant régulé par ces prédateurs. Autre explication : pour une raison qui reste à déterminer, les espèces qui résistent le mieux à l’érosion de la biodiversité sont aussi celles qui transmettent le mieux des infections.

La disparition de certaines espèces « tampons » vient aussi perturber les équilibres et augmenter la transmission. Un exemple : aux États-Unis, des tiques, qui transmettent la maladie de Lyme, piquent souris et opossums. Ces derniers sont rarement porteurs de la bactérie, contrairement aux souris. La diminution du nombre d’opossums à cause de la destruction des forêts vient donc favoriser la diffusion de la bactérie, en développant proportionnellement le contact entre tiques et souris.

Peut-être ces études contribueront-elles à accélérer la lutte contre le déclin de la biodiversité, alors qu’un mammifère sur quatre et un oiseau sur huit est aujourd’hui menacé d’extinction ?