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La colère des précaires du nucléaire

EDF

par Rédaction

42.000 personnes travaillent dans le secteur du nucléaire en France. La moitié sont des agents EDF. Les autres sont des « précaires ou nomades du nucléaire ». Plus exposés, ils subissent 80 % des radiations constatées. Électriciens, soudeurs, robinetiers, chaudronniers, ils effectuent des missions à hauts risques sur les 19 centrales du territoire français. Intérimaires au statut précaire, ils sont pour la plupart rémunérés au Smic, avec des primes journalières de 54 à 60 euros pour couvrir les frais de logement et de nourriture.

Une enquête fouillée de Sébastien Baer pour France-Info revient sur le sort et les revendications de ces 22.000 salariés des diverses entreprises sous-traitantes d’EDF. Ceux-ci sont en grève depuis début avril pour obtenir des augmentations de salaires, des primes, voire un changement de statut.

Au delà des dangers de contamination auxquels sont exposés ces personnels, leur moral semble également fortement touché. Dès 2003, c’est la mutuelle de la centrale de Paluel qui remarquait que, pour l’ensemble des salariés du nucléaire, 80 % des feuilles d’assurance-maladie traitées prescrivaient des calmants. En 2005, le centre de recherche en gestion de l’école Polytechnique produisait son enquête annuelle sur le moral des nomades du nucléaire (à la demande d’EDF) et indiquait que 84% des prestataires interrogés souhaitaient quitter cette industrie.

Pressions financières sur les entreprises sous-traitantes, salariés exploités et démotivés... avec ses centrales, EDF nous fait tous danser sur un volcan. Précisons que l’Etat possède 84,6% du capital de l’entreprise encore « publique » et porte la responsabilité de cette précarité des ouvriers du nucléaires et des conséquences que cela pourrait avoir sur l’entretien des centrales.