Santé

La faculté de médecine en voie de désertification

Santé

par Nolwenn Weiler

Il est assez rare que les médecins généralistes se mettent en grève. Le 19 juin, ils l’ont fait pour la troisième fois de l’année. Furieux et inquiets des menaces qui pèsent sur la médecine de proximité. Désormais reconnus comme des « spécialistes en médecine générale », ils ont déjà obtenu une revalorisation de l’acte de 22 à 23 euros. Mais on est encore loin du compte nécessaire au renouvellement des praticiens qui quadrillent la France et apportent aux patients écoute et soins de proximité.

En matière de formation, les besoins sont énormes. Le syndicat des généralistes enseignants rappellent ainsi que 85 équivalents temps pleins universitaires sont chargés de former 6.000 internes de médecine générale. Soit un médecin pour 70 internes. « Avec ce ratio catastrophique, ces enseignants de médecine générale doivent former les étudiants, participer à la recherche en soins primaires tout en assurant pleinement leur activité de soins », ajoute le syndicat. Il réclame notamment la titularisation des enseignants associés de médecine générale et la nomination des 21 nouveaux maîtres de conférence déjà reconnus par le Conseil national des universités.

Ces reconnaissances d’aptitude à enseigner, et les besoins, criants, de la profession, ne semblent pas émouvoir le ministère de l’Enseignement supérieur… qui ne donne aucun signe de vie. Le gouvernement est plus prompt à réagir au sketch des Bleus qu’à se préoccuper de la formation de nouveaux médecins ! Et l’ambiance, en ce moment, n’est pas à la création de postes dans la fonction publique. « Si on veut qu’il y ait demain des médecins généralistes sur tout le territoire, il faut bien les former, avoir des maîtres de stages qui les encadrent, et des enseignants qui forment ces maîtres de stages. Les besoins sont urgents ! Ce n’est pas dans 15 ans qu’il faudra se décider  », avertit Sébastien Leruste, président du syndicat des généralistes enseignants .