Corbeil-Essonnes

La police s’invite à la fête de quartier des Tarterêts

Corbeil-Essonnes

par Nadia Djabali

Dimanche 28 juin, on fait la fête au quartier des Tarterêts à Corbeil-Essonnes (91). Stands, animations et podium sont là, le soleil est au rendez-vous et les habitants du quartier ont répondu à l’invitation. La police aussi... Les gardiens de la paix ne sont pas arrivés chargés de tartes et de jus de fruits mais ont abreuvé les habitants de lacrymogène.

Vers 19h50, l’ambiance plutôt bon enfant fait place à la panique. Trois voitures de police s’arrêtent afin d’interpeller un jeune suspecté d’avoir insulté les forces de l’ordre. C’est l’attroupement. Une dizaine de grenades lacrymogènes sont alors lancées dans la foule composée de jeunes, d’enfants et de familles. Deux personnes sont évacuées par les pompiers. Plusieurs centaines d’habitants et de responsables associatifs en colère se dirigent alors vers le commissariat pour porter plainte. Une délégation y obtient l’ouverture d’une enquête administrative et le dépôt de plainte immédiat de trois personnes. Mardi 30 juin, une marche vers le tribunal d’Évry est organisée. Vingt-cinq personnes déposent plainte auprès du procureur. Du côté de la police, on explique que les forces de l’ordre ont tiré car elles auraient été encerclées et « caillassés » par une quarantaine de jeunes lors d’un contrôle d’identité.

« Comment ce tranquille espace de convivialité s’est transformé en dix minutes en scène de guerre ? », s’interroge pour sa part Jacques Picard, ancien conseiller municipal Vert de Corbeil-Essonnes. « Quelles sont les consignes données aux forces de police, un service public, et que signifie cette présence permanente, obsédante, des forces de l’ordre dans le quartier ? » Bruno Piriou, conseiller général (PCF), dénonce de son côté l’envoi d’escadrons de CRS comme seule réponse de l’Etat et de la commune - administrée par l’avionneur (et marchand d’armes) Serge Dassault (UMP) - aux besoins des habitants.

Les fêtes de quartier passent et se ressemblent un peu. Le 27 juin 2008, un an avant, presque jour pour jour, on se souvient que, pendant la fête de la Goutte d’Or, quartier populaire du 18e arrondissement de Paris, la police avait lancé des lacrymogènes touchant indistinctement jeunes, enfants et familles alors que plusieurs centaines de personnes se dispersaient tranquillement après un concert du rappeur La Fouine.