Forêt de Khimki

La répression contre les écologistes russes se poursuit

Forêt de Khimki

par Sophie Chapelle

Les arrestations abusives se poursuivent en Russie à l’encontre des défenseurs de la forêt de Khimki. Située près de Moscou, cette forêt est menacée par un projet d’autoroute (lire nos précédents articles ici et ici). Le 27 août, trois militants ont été arrêtés alors qu’ils manifestaient en solidarité avec les écologistes moscovites près de la résidence d’été du Gouverneur de la région de Krasnodar, au sud de la Russie. Placés en détention, ils ont comparu devant le tribunal administratif dans la nuit du 28 août. Victor Chirikov, militant du mouvement Solidarité, a été condamné à 15 jours de détention pour « désobéissance aux demandes licites des officiers de police » – la plus lourde peine pour ce type d’accusation. Les deux autres manifestants, Valerij Semegrej et Alexander Onufrienko, ont écopé de cinq jours de détention.

L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains, partenaire russe de l’Organisation mondiale contre la torture et de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), condamne fermement ces « actes de harcèlement qui ne visent qu’à sanctionner des actions en faveur d’un environnement sain », et rappelle que « des actes similaires d’intimidation ont été menés contre les défenseurs de la forêt de Khimki ». Dans un communiqué, l’Observatoire dresse les dizaines de détentions abusives et faits de violences menés par la police russe contre les militants depuis juin 2010.

Pour rappel, le groupe de BTP français Vinci est impliqué dans le projet d’autoroute que contestent les militants écologistes russes. Onze tracés alternatifs ont été proposés par des experts indépendants pour éviter de détruire la forêt moscovite. Malgré les menaces, les arrestations arbitraires et l’intimidation, le mouvement perdure. Pour soutenir Victor Chirikov, toujours en détention, la FIDH et l’Organisation mondiale contre la torture ont lancé une pétition (en ligne ici).