Y aura-t-il un jour un label « mine responsable » en France, qui permettrait d’extraire des minerais dans des conditions correctes ? C’est ce que semble souhaiter le ministre de l’Economie Emmanuel Macron, qui a lancé au printemps dernier un groupe de travail sur le sujet. Pour réfléchir à cette question hautement polémique, le ministère a réuni autour de lui des élus, des représentants de la société civile (WWF, fédération nationale des parcs régionaux,...) et des industriels (société de l’industrie minérale- sim, Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction- UNICEM, Eramet, Variscan...). Ce groupe de travail est censé « définir les conditions d’une exploitation minière responsable au niveau social et environnemental ».
Mais à quoi ressemble donc une mine responsable au niveau social et environnemental ? Mystère. « On n’a jamais eu de réponse claire et précise à cette question », regrette Thibaud Saint Aubin, de l’association « Ingénieurs sans frontières – Systèmes Extractifs et Environnements (ISF SystExt) », qui a décidé de quitter le groupe de travail, de même que France nature environnement (FNE). « Si l’État ne veut pas se confronter à une levée de boucliers dans les territoires concernés, il doit construire un cadre juridique stable, qui intègre les préoccupations environnementales et sociales tout au long de la vie de la mine », pensent les deux associations démissionnaires.
Pour cela, il faudrait intégrer des obligations juridiques dans le code minier, qui régit les exploitations minières en France, et qui ne mentionne pour le moment ni dommage environnemental, ni dommage sanitaire. Mais les futures « mines responsables » ne s’embarrasseront pas de ce genre d’obligations. Le gouvernement prévoit plutôt une charte d’engagement volontaire, par laquelle les exploitants s’engageront à être vertueux. Une proposition qui ne convainc ni ISF, ni FNE. Pour Denez L’Hostis, président de FNE : « Si l’exploitation reprend, elle devra gérer les passifs environnementaux et sanitaires, et anticiper ses propres impacts. Nous avons trop souffert de l’exploitation minière pour laisser l’encadrement de cette activité à une simple charte volontaire. »
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