Hébergement solidaire pour les femmes et mineurs isolés, accompagnement social, distributions alimentaires, espace non-marchand, expérimentation végétale et agricole… Le LEØ mène toutes ces actions de front depuis janvier 2019, à Pantin, dans un entrepôt désaffecté de 4000 m² appartenant à l’établissement public foncier d’Île-de-France.
Cet organisme, qui a déposé plusieurs recours en justice pour expulser l’association des lieux avant l’échéance du printemps 2023 – date à laquelle des travaux d’un projet d’écoquartier devraient débuter – n’était pas parvenue à ses fins. La cour d’appel de Paris avait en effet validé la période d’occupation de trois ans et demi fixée par un premier jugement.
Mais cette fois, le lieu est bel et bien menacé. « À partir du 1er avril 2023, nous serons expulsables des locaux de Pantin alors même que le projet d’écoquartier ne débutera sûrement pas avant plusieurs années sur la parcelle que nous occupons. À ce jour, même si nous avons été approchés par quelques éluécrit l’association sur son site.
es, aucune proposition n’a abouti et nous sommes très inquiet es pour la suite »,Des friches urbaines délaissées
L’association a lancé un appel pour trouver un nouveau lieu d’hébergement via une pétition ayant récolté près de 3400 signatures. « L’équipe a besoin d’un bâtiment ou d’un terrain vaste, et surtout d’une convention d’occupation, pour poursuivre sereinement ses activités. De nombreuses friches urbaines de la banlieue parisienne sont délaissées : il existe donc des solutions qui permettraient au LEØ de continuer le travail d’écologisation, de sensibilisation, et de solidarité qu’il mène avec ses nombreux partenaires. »
Adressée à plusieurs élu
e s, la pétition les enjoints à trouver une solution face à l’urgence de la situation, soulignant que le projet du LEØ « répond exactement à tous [leurs] souhaits en termes de réduction des déchets, d’expérimentation écologique, de solidarité, d’inclusivité et d’ouverture ».Dans son bilan, l’association pointe par ailleurs des « lieux refuges de plus en plus menacés alors qu’ils sont souvent le dernier rempart protecteur pour les personnes les plus précarisées. Ils sont aussi des lieux d’expérimentation de modes de vie plus résilients et en accord avec les problématiques écologiques. »
Nils Hollenstein
Photo de une : ©Anne Paq