Instauré le 15 novembre 2015, après les attentats de Paris qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés, l’état d’urgence a été renouvelé à six reprises. Le 1er novembre dernier, il a été remplacé par une loi « renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme », qui reprend plusieurs de ses dispositions. Les assignations à résidence ou les perquisitions sont ainsi maintenues, quoique rebaptisées : il faudra désormais parler de « mesures individuelles de contrôle et de surveillance » et de « visites domiciliaires » (voir notre article ici).
« L’état d’urgence a notamment donné lieu à 710 assignations à résidence, 4500 perquisitions administratives sans autorisation judiciaire, des dizaines de manifestations interdites. Selon un rapport d’Amnesty International, seulement 0,3 % des mesures liées à l’état d’urgence ont débouché sur une enquête judiciaire pour faits de terrorisme », relèvent Prune Missoffe, Lucas Roxo et Jonathan Vaudey, auteurs d’une série documentaire « Portraits d’urgence ». Les auteurs y donnent la parole à des personnes ayant été confrontées à des mesures liées à l’état d’urgence, lequel, remarquent-ils a touché principalement les personnes de confession musulmane et les militants.
Portraits de militants gardés à vue à l’issue de la manifestation qui s’est tenue place de la République à Paris, peu avant l’ouverture de la COP21 en décembre 2015.
Mistafa 46 ans, père de trois enfants, dont le domicile a été violemment perquisitionné une nuit de novembre, et qui vit depuis assigné à résidence.
Trois autres portraits sont disponibles ici, ici et ici.
En photo : Place de la République, le 15 novembre 2015 / CC Duc