Crise financière

Le Mécanisme européen de stabilité déjà inutile ?

Crise financière

par Ivan du Roy

Nos élus ont toujours une guerre de retard sur la spéculation financière.
Le traité censé sauver la zone euro de la spéculation des marchés financiers semble déjà caduc alors qu’il n’est même pas encore entré en vigueur. L’agence de notation Standard & Poor’s vient, ce 27 février, de placer le Fonds européen de stabilité financière (FESF), qui sera intégré au sein du Mécanisme européen de stabilité, sous perspective « négative ». Sa note pourrait donc bientôt être abaissée, après une première dégradation le 16 janvier (de AAA à AA+). Cela signifierait une hausse des taux d’intérêts et une augmentation de l’endettement. La raison ? La grande majorité des États européens, dont la France, garantissant les prêts du FESF ont eux-mêmes vu leur note dégradée.

Le Mécanisme européen de stabilité (MES) doit prendre la succession du FESF en juillet. Une dégradation de sa note affaiblirait ses capacités d’emprunt sur les marchés, et risque de compromettre l’utilité de cet instrument financier qui, en échange de plans d’austérité, doit venir financièrement en aide aux pays en difficulté (lire notre analyse, qui anticipait ce cercle vicieux). Le MES a été approuvé par les députés le 21 février. Seuls le Front de gauche et Europe Écologie-Les Verts s’y sont opposés. Le Sénat doit se prononcer le 28.