Brésil

Le barrage Belo Monte engloutira-t-il les indiens ?

Brésil

par Sophie Chapelle

Ce sera un ouvrage gigantesque, le troisième barrage le plus grand au monde. L’édification du barrage de Belo Monte devrait coûter environ 13 milliards de dollars et satisfaire 11 % des besoins énergétiques du Brésil. Le gouvernement prévoit la mise en service de la première turbine en 2015.

Or, le 15 août dernier, le Tribunal régional fédéral annonce l’arrêt du chantier du barrage, au motif que les indiens n’ont pas été consultés avant le début des travaux. À peine quinze jours plus tard, le 28 août, le Tribunal suprême fédéral suspend le verdict considérant qu’il faut « empêcher des dommages notables et irréparables du patrimoine public, de l’administration, de l’économie et de la politique énergétique brésilienne ». Bref, les populations autochtones demeurent quantité négligeable.

L’impact du barrage géant sur les populations indiennes locales devrait être colossal. Construit sur le rio Xingu, affluent de l’Amazone, ce barrage entraînera l’inondation de 502 kilomètres carrés et générera le déplacement de 20 000 personnes. Si les terres des populations qui vivent à proximité ne seront pas directement inondées, leur mode de vie en sera grandement affecté car elles tirent leur subsistance de la pêche. Les 1,2 milliard de dollars d’investissements prévus par le gouvernement, d’ici à la fin des travaux, pour réduire les impacts négatifs de la construction risquent d’être largement insuffisants.

Regroupées au sein du mouvement Xingu Vivo Para Sempre (« Xingu vivant pour toujours »), les populations affectées ont déclaré qu’ « il n’y aura ni affaiblissement ni trêve dans la lutte pour la vie du fleuve et pour le droit de ses peuples ».