Médias libres

Le journal L’âge de faire lance une campagne d’abonnements

Médias libres

par Rédaction

Chaque mois, le journal L’âge de faire relaie des expériences collectives et individuelles qui favorisent un mode de vie plus solidaire et écologique, une réappropriation citoyenne de l’économie ou la création de lien social. Créé en 2005 et repris en 2011 par ses salariés, L’âge de faire lance une campagne d’abonnement afin de faire face à une situation économique fragile.

Basta! : Que trouve-t-on dans L’âge de faire ?

Lisa Giachino, rédactrice en chef : La raison d’être du journal est de relayer les expériences, collectives et individuelles, qui vont dans le sens d’un mode de vie plus solidaire et écologique, d’une réappropriation citoyenne de l’économie, de la création de lien social... Nous nous intéressons à tous les grands domaines de notre vie quotidienne sur lesquels le citoyen peut agir : santé, éducation, énergie, alimentation, transports... Concrètement, nous publions des reportages sur les entreprises coopératives, l’agroécologie, les pratiques alternatives au sein de l’école publique, ou encore les résistances citoyennes aux « Grands projets inutiles ». Nous avons aussi chaque mois un dossier de quatre pages, des fiches pratiques, des pages où les lecteurs témoignent et partagent leur expérience... Le but est de fournir des outils, des idées, des contacts aux lecteurs qui souhaitent agir à leur niveau.

L’âge de faire a été créé par une association, en 2005, pour fournir au grand public de l’information sur l’écologie, mais il s’est rapidement intéressé, aussi, au champ de l’économie sociale et solidaire, au travail « autrement », aux expériences cherchant à instaurer une économie plus juste. En 2011, il a été repris par ses salariés sous forme de Scop (Société coopérative de production).

Vous venez de lancer une campagne d’abonnements. Quelles sont les difficultés que rencontre un journal papier comme le vôtre ?

Nous n’avons pas de publicité et ne touchons pas de subventions, hormis des aides à l’emploi ponctuelles comme peuvent y avoir droit la plupart des entreprises. Toutes nos recettes proviennent de nos ventes et abonnements. Pour payer nos six salaires à temps plein, l’impression et l’expédition du journal, ainsi que nos charges de fonctionnement, nous avons besoin de renforcer nos abonnements : nous en avons aujourd’hui 8 600, et nous visons le chiffre de 11 000. Comme tous les titres de presse écrite, et particulièrement ceux de la presse dite alternative, notre équilibre financier est fragile. Mais comme nous avons des frais de fabrication réduits par rapport aux « grands » médias, ces 2 500 abonnés supplémentaires devraient nous permettre de rétablir l’équilibre.

Sur quoi repose le modèle économique de L’âge de faire ?

Notre modèle repose sur le soutien des lecteurs, et sur un mode de diffusion original. Les abonnements représentent un peu moins de la moitié de nos ventes. L’autre moitié est pré-commandée par paquets par des particuliers, des associations, des commerces et lieux publics (magasins bio, cinémas, librairies, épiceries, ressourceries...), qui se chargent de les diffuser. Ce système a pour nous deux gros avantages par rapport à la distribution classique en kiosque. D’abord, nous n’avons pas la charge des invendus, qui pèsent lourdement sur le budget de la plupart des journaux papier. Ensuite, nous ajustons l’impression à ce que nous sommes sûrs de vendre. Nous n’avons pas besoin d’imprimer de grandes quantités de journaux qui finiront au pilon. L’inconvénient, c’est que nous sommes moins visibles et avons plus de mal à toucher un public varié que si nous étions en kiosque. Mais ce système nous permet de maintenir un tout petit prix pour un mensuel de 24 pages, sans pub, réalisé par une équipe professionnelle.

A part s’abonner, comment peut-on vous soutenir ?

Ceux qui souhaitent nous soutenir peuvent relayer notre campagne, imprimer notre poster et l’afficher (à partir de ce site Internet). Nous faisons aussi appel à des lecteurs pour tenir des stands sur des salons et événements locaux. Et il est possible de devenir diffuseur du journal : pour 5 euros par mois, vous recevrez 5 journaux que vous pourrez mettre en dépôt-vente chez votre commerçant préféré, distribuer à vos proches ou à vos voisins. L’âge de faire est vendu 1 euro à ses diffuseurs, qui peuvent le revendre 1,50 euro. Enfin, beaucoup de lecteurs nous apportent un soutien précieux, tout simplement en parlant de nous et en faisant découvrir le journal à leur entourage.

Pour tout savoir sur la campagne de L’âge de faire :le site Internet.

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