Terrorisme

Le militaire allemand d’extrême droite qui préparait un attentat était passé par Saint-Cyr

Terrorisme

par Rachel Knaebel

Un militaire de l’armée allemande a été arrêté, le 26 avril, aux côtés d’un possible complice. Tous deux sont suspectés de préparer un attentat en Allemagne. En 2016, le soldat s’était enregistré sous une fausse identité, en tant que réfugié syrien demandant l’asile, auprès des autorités. Son objectif était de conduire les forces de l’ordre sur de fausses pistes après avoir perpétré son attaque.

L’enquête a révélé que le soldat nourrissait des convictions d’extrême droite depuis plusieurs années. Stationné en Alsace sur la base franco-allemande d’Illkirch, il est passé par l’école militaire française de Saint-Cyr. Le futur officier avait alors rédigé un mémoire de master jugé extrémiste par ses professeurs et incompatible avec les valeurs démocratiques, d’après les révélations de la presse allemande [1].

Officier conspirationniste

Selon le quotidien Tageszeitung, ce mémoire développait une théorie concernant une conspiration destinée à faire disparaître une supposée homogénéité génétique et culturelle des populations d’Europe. « La cause du génocide des peuples en Europe de l’Ouest est l’immigration », aurait écrit l’apprenti soldat. Il y citait, comme instruments de ce prétendu complot, le programme d’échanges universitaires Erasmus et les médias en général... Un discours digne de l’extrême droite allemande la plus fanatique.

Le caractère extrémiste du travail est apparu aux responsables de Saint-Cyr comme à l’université militaire allemande à laquelle le soldat était aussi affilié. Le texte a été refusé et le jeune militaire a dû écrire un nouveau mémoire. Sans plus de conséquences, ni sur l’obtention de son diplôme, ni sur son intégration dans la Bundeswehr. Les services de renseignement internes à l’armée allemande n’avait pas été informés de ses sympathies. En plus de la procédure judiciaire, le ministère de la Défense allemand a lancé une enquête interne.

Notes

[1Voir cet article du Spiegel.