Alimentation

Les fonds spéculatifs dévorent les matières premières

Alimentation

par Olivier Vilain

Une étude de la Commission des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) s’est intéressée à la bulle spéculative qui s’est formée sur le pétrole, l’orge, le cacao, le maïs, le sucre et le blé [1]. Des matières premières qui attirent de plus en plus les investisseurs financiers : les fonds spéculatifs engagés sur ces marchés représentent 410 milliards de dollars, presque le double du niveau de 2007, selon les chiffres compilés par la banque Barclays Capital. Les auteurs du rapport des Nations unies s’inquiètent d’un « changement de rôle du marché des matières premières, qui est en train d’évoluer en un marché financier ». Une évolution qui a « d’énormes répercussions sur l’économie ».

Les économistes de la Cnuced préconisent « un renforcement de la transparence, un resserrement de la réglementation » et une « intervention directe des autorités de marché pour faire éclater la bulle spéculative ». Ils suggèrent que les pouvoirs publics interviennent sur ces marchés à travers l’utilisation de stocks. Des pistes sont d’ailleurs étudiées au sein de la Commodity Futures Trading Commission états-unienne, qui demande des réformes en masse, comme un plafonnement du nombre de contrats spéculatifs qu’un courtier peut détenir. L’intervention de l’État reprendrait-elle des couleurs ?