Cyber-activisme

Les hackers vont-ils attaquer Wall Street ?

Cyber-activisme

par Agnès Rousseaux

C’est une vidéo qui circule sur Internet, appelant à une attaque du site web de la bourse de New York, ce lundi 10 octobre. Signée du collectif de hackers « The Anonymous », le message annonce que le site du New York Stock Exchange (NYSE) « sera effacé de l’Internet », en solidarité avec le mouvement « Occupons Wall Street » : « Le 10 octobre, attendez-vous à un jour qui restera dans les mémoires. »

Postée il y a quelques jours sur le compte YouTube TheAnonMessage, qui relaie les messages des Anonymous, la vidéo appelle tous les « hacktivists » à coordonner leurs efforts pour cette attaque du serveur du NYSE, au nom de code « Invade Wall Street ».
Beaucoup s’interrogent sur la véracité du message, estimant impossible que les Anonymous encouragent à utiliser une technique informatique – l’attaque Ddos, via le logiciel Low Orbit Ion Cannon (LOIC) – très risquée pour ceux qui l’emploient. Les précédentes opérations ont en effet montré des déficiences : le logiciel peut permettre aux autorités de retrouver l’adresse physique de celui qui l’utilise, si celui-ci ne masque pas suffisamment l’adresse de son ordinateur. Une faille qui pourrait être à l’origine de l’arrestation d’une quinzaine de hackers par le FBI en juillet dernier.

Certains Anonymous expliquent qu’il s’agit d’une « fausse opération lancée par les agences de cybercriminalité pour saper le mouvement Occupons Wall Street ». Toute tentative d’attaque sur le site du NYSE sera sans doute considérée comme un acte de terrorisme par les forces de l’ordre… et d’un impact modéré puisqu’il ne s’agit que du site internet et non du système informatique interne de la Bourse. Impossible, vu l’organisation du mouvement, de savoir si les Anonymous, ou certains d’entre eux, sont derrière cette opération. Sur Twitter, chacun y va de son avis, les appels se multiplient pour prévenir du risque, affirmer que l’opération est annulée ou même qu’un agent a « infiltré » l’opération.
Messages contradictoires, canaux multiples, manipulations éventuelles, transmission instantanée de l’information – et de l’intox – rendent cette bataille informatique impossible à suivre. Et impossible à maîtriser pour ceux, quels qu’ils soient, qui en sont à l’origine.

Voir la vidéo :