Etude scientifique

Les ondes électromagnétiques perturberaient le sommeil

Etude scientifique

par Nolwenn Weiler

Inoffensives, les ondes électromagnétiques ? Ce n’est pas l’avis de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), qui publie, avec l’université de Picardie Jules-Verne à Amiens, une étude sur les effets biologiques de ces ondes. Exposés à des niveaux de fréquence d’ondes proches de ceux rencontrés près des antennes de téléphonie mobile, des jeunes rats ont subi divers troubles. Leur régulation thermique s’est modifiée, ils mangent plus – la sensation de satiété étant moins importante – et se reposent moins bien. Leur phase de sommeil paradoxal est fractionnée, comme si les animaux étaient en alerte permanente.

Chez les humains, ces perturbations du sommeil paradoxal peuvent entraîner des difficultés de mémorisation et des troubles de l’humeur, avancent les auteurs de l’étude. « Le plus étonnant, c’est que, à ces niveaux d’intensité qui sont très faibles, on puisse observer des effets qui sont très nets », pointe le directeur de recherche à l’Ineris, René de Sèze [1]. Cette étude va-t-elle convaincre Fleur Pellerin, notre ministre déléguée à l’Économie numérique, de revoir ses positions sur les éventuels effets des ondes magnétiques ? Elle avait affirmé, le 30 janvier dernier, que la nocivité des ondes électromagnétiques n’était pas « scientifiquement étayée ». Le lendemain, 31 janvier, les députés jetaient aux oubliettes la proposition de loi de leur collègue écologiste Laurence Abeille sur la limitation des impacts des ondes électromagnétiques.