Logement

Les promesses de Boutin n’étaient que du vent

Logement

par Ivan du Roy

L’association Droit au logement (DAL) et plusieurs familles de mal-logés ont installé un nouveau campement à Paris, rue de la Banque, à proximité de la place de la Bourse. Le DAL souhaite ainsi rappeler à l’Etat sa promesse de reloger 374 familles. Il y a un an, jour pour jour, ces mêmes familles, dont de nombreuses avec enfants, fêtaient l’accord conclu entre le DAL et la ministre du logement Christine Boutin. Après plus de deux mois passés sous des tentes, soutenues par plusieurs personnalités (Josiane Balasko, Emmanuelle Béart, Carole Bouquet, Mgr Gaillot…), et malgré des interventions policières musclées, les familles obtenaient du ministère du Logement l’engagement d’être relogée dans un délai maximum d’un an. Un an plus tard, la parole de la ministre s’est révélée n’être que du vent : soixante-dix familles ont effectivement été relogées par l’Etat, le même nombre a trouvé une habitation grâce au DAL. 233 ménages demeurent sans abris. « Les familles s’apprêtent à passer une première nuit sur le trottoir. Les enfants dormiront au chaud, ainsi que les personnes malades et les femmes enceintes », précise l’association.

Par cette action, le DAL entend également protester contre la condamnation dont l’association fait l’objet pour avoir organisé le campement de 2007. Le 24 novembre dernier, le tribunal de police de Paris l’avait condamné à 12.000 euros d’amende pour avoir « embarrassé la voie publique en y laissant des objets » - les tentes abritant les familles de mal-logés. Une pétition demandant l’abandon des poursuites est en ligne. L’association exige également le retrait de l’article 24 de la loi Boutin qui régionalise la mise en œuvre du Droit au logement opposable (Dalo) désormais inscrit dans la loi. « Si cet article est adopté, les Préfets de Paris et des Hauts-de-Seine pourront renvoyer leurs mal-logés vers d’autre départements, où la crise du logement sévit aussi gravement », estime le mouvement.