Droits des femmes

Les violences machistes se portent bien

Droits des femmes

par Nolwenn Weiler

En France, près de 200 femmes meurent chaque année sous les coups de leur conjoint. Et plus de 100 000 d’entre elles sont violées alors qu’on compte seulement quelques milliers de procédures judiciaires [1] contre les violeurs présumés. Sans oublier les mutilations sexuelles, la prostitution forcée ou la pratique par certaines médecins d’IVG sans anesthésie...

Bref, les actes barbares sont légion. Avec, à chaque fois, pour les victimes, des atteintes fortes à leur équilibre psychique, à leur santé physique et mentale, à leur identité. La vie des coupables est, pour le moment, bien moins compliquée : la plupart d’entre eux ne voient simplement pas le problème et mettent en place une stratégie quasi-universelle qui consiste à isoler, mépriser et dévaloriser leur victime, transférer la responsabilité des violences sur celle qui les subit, la maintenir sous terreur et verrouiller la parole qui pourrait mettre un terme à leur impunité. « Pour que la honte change de camp » est donc la revendication phare du collectif pour la Grande cause nationale 2010 contre les violences faîtes aux femmes, qui réunit 25 associations.

Et oui, la lutte contre les violences faites aux femmes a été déclarée Grande cause nationale 2010 par le premier ministre François Fillon. On peut donc rêver : que les associations de soutien aux victimes bénéficient de généreuses subventions, que les femmes sans papiers menacées de violences dans leur pays d’origine ne soient plus expulsées, que les planning familiaux soient mieux soutenus (notamment financièrement), que le nombre de centres hospitaliers où l’on pratique les IVG augmente et propose un accueil de qualité...

On peut même espérer que la fibre féministe du premier ministre fera tâche d’huile et que son gouvernement mettra en place des mesures inédites et indispensables à l’égalité homme-femme, comme une véritable politique de petite enfance, de sévères condamnations et sanctions financières à l’encontre des entreprises qui virent les femmes enceintes, et celles qui s’acharnent à payer les femmes 25 % de moins que leurs homologues masculins ! On y croit très fort.