Etat d’exception

Des milliers de manifestants contre la prolongation de l’état d’urgence policier

Etat d’exception

par Sophie Chapelle

Des milliers de manifestants sont descendus dans la rue le 30 janvier pour demander la levée immédiate de l’état d’urgence. Citoyens, militants associatifs, syndicaux et politiques ont battu le pavé dans au moins 70 villes en France, à l’appel du collectif « Nous ne céderons pas ». L’enjeu, refuser l’état d’exception comme mode de gouvernement permanent. Décrété par François Hollande dans la foulée des attentats du 13 novembre, l’état d’urgence a été prolongé une première fois de trois mois, jusqu’au 26 février. Sa prolongation pour trois mois supplémentaires doit être présentée le 3 février en Conseil des ministres.

Les organisations critiquent les « perquisitions à toute heure », les assignations à résidence, les interdictions de rassemblement et de manifestation « qui font reculer les libertés en France ». « Loin de lutter contre le risque terroriste, ces mesures fragilisent la justice et la séparation des pouvoirs », analysent-elles. Les manifestants dénoncent également la déchéance de nationalité. « Cet aveuglement et cette logique de division entre français ne peut que mettre en danger la cohésion de la société française », relèvent les organisations qui refusent « la citoyenneté à deux vitesses » (voir notre entretien avec Patrick Weil).

D’ici le 3 février, les organisations demandent aux citoyens d’appeler les députés pour les convaincre de voter contre la réforme constitutionnelle, de les rencontrer dans leur permanence, ou de participer à la campagne de Powerfoule pour faire entendre des voix dissidentes. Des réunions publiques d’informations sont prévues cette semaine dans plusieurs villes, et un autre appel à manifestation est lancé pour le 6 février.

Photo : CC La quadrature du net