Webdocumentaire

Migrations : l’amour malgré les murs de séparation

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par Connected Walls

Alors qu’a lieu aujourd’hui la Journée internationale des migrants, le webdocumentaire Connected Walls continue de s’attaquer aux murs de séparation entre quatre continents : celui entre l’Amérique du Nord et l’Amérique latine, incarné par les grillages entre les États-Unis et le Mexique, et celui entre l’Europe et l’Afrique incarné par les barbelés qui séparent les enclaves espagnoles du Maroc. Tous les 10 jours, Connected Walls publie un nouveau documentaire de cinq minutes sur une thématique choisie par les internautes. Cette semaine, c’est « l’amour » qui a été choisi.

De quelle manière les murs de séparation affectent-ils la vie familiale ? C’est le thème des nouvelles vidéos du webdocumentaire Connected Walls. Valeria Fernandez (États-Unis) et Fidel Enriquez (Mexique) ont suivi un père de famille mexicain renvoyé dans son pays d’origine après avoir vécu 18 ans aux États-Unis. En parallèle, Maria Castro tente de traverser la frontière pour réunir ses enfants le jour de Noël.

Connected Walls - USA-MEXICO - Film on topic #LOVE from CONNECTED WALLS on Vimeo.

De leur côté, Irene Gutierrez (Espagne) et Youssef Drissi (Maroc) ont assisté au casting du premier film d’un jeune réalisateur dans les locaux du CETI, Centre de séjour temporaire pour les immigrants. Quatre femmes se confient sur l’amour en temps de guerre et sur fond de mur de séparation.

Connected Walls - Spain/Morocco - Film on topic #LOVE from CONNECTED WALLS on Vimeo.

Sur chaque thématique, un partenaire associatif a carte blanche pour rédiger une tribune. Celle-ci a été rédigée par Celeste González de Bustamante, professeure agrégée à l’Université de l’Arizona [1] :

« Partout dans le monde, le long des frontières, l’amour est au rendez-vous, y compris au niveau de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. La frontière de plus de 3200 kilomètres de long est une plaie béante, une plaie qui déchire les cœurs, encore et encore, chaque fois qu’une famille est séparée. Chaque fois qu’un enfant né aux États-Unis voit sa mère expulsée et forcée de retourner vers son pays natal. La frontière contrôle la circulation. Elle freine les déplacements de biens et de personnes, mais ne pourra jamais entamer l’amour qui lie les mères et enfants, maris et femmes, frères et sœurs, et amis d’un côté et de l’autre de la frontière, qui chaque jour se tendent la main, comme un rituel quotidien. L’amour dépasse les frontières. Il est bien plus fort que n’importe quel mur.

L’amour est aussi au rendez-vous au niveau d’une autre région frontalière difficile du monde : la ligne de partage israélo-palestinienne, une région plus souvent associée à ses conflits qu’aux liens qui y existent. Pourtant, grâce aux médias sociaux, les jeunes palestiniens et israéliens ont commencé à se tendre la main, en utilisant les phrases, « Palestine loves Israel » et « Israel loves Palestine ». Les frontières peuvent créer de la méfiance, de l’incompréhension et de la haine, mais ce n’est pas toujours le cas, car le cœur est parfois plus fort que tout. Le cœur humain aspire à comprendre. Il veut aimer, en dépit des frontières. »

Notes

[1Celeste González de Bustamante est professeur agrégée à l’Université de l’Arizona Ecole de journalisme, faculté membre de l’UA Center pour les études latino-américaines. Elle est l’auteur de Muy buenas noches Mexico, Television and the Cold War, co-rédactrice en chef de Arizona Firestorm : Global Immigration Realities, National Media, and Provincial Politics, et actuelle directrice du Border Journalism Network /La red de periodistas de la frontera. Elle a été journaliste et productrice de programmes pour la télévision privée et publique pendant plus de 16 ans, spécialisée dans les sujets politiques et la frontière américano-mexicaine.