États-Unis

Mitt Romney, candidat du complexe militaro-industriel

États-Unis

par Agnès Rousseaux

Même pendant la Guerre froide ou la Guerre du Vietnam, les États-Unis n’ont jamais consacré autant de dépenses en matière d’armement et de défense. Pour le candidat républicain Mitt Romney, ce n’est pas encore suffisant.

Combien pèsent les dépenses militaires et les guerres extérieures dans le budget des États-Unis ? Pas assez, selon le candidat républicain Mitt Romney, qui souhaite augmenter le budget de la défense au-delà des 4 % du PIB [1]. Selon Businessweek, si Mitt Romney était élu le 6 novembre, le pays dépenserait 400 milliards de dollars de plus pour la défense durant le prochain mandat présidentiel. Le budget militaire des États-Unis pourrait alors battre le record de l’année 2010, en pleine guerre d’Irak et d’Afghanistan, avec 692 milliards de dollars.

Un graphique [2], publié notamment par le site TruthOut, met en évidence l’augmentation continue des dépenses militaires des États-Unis, pour atteindre plus de 700 milliards de dollars. Établi en dollars constants, le graphique tient compte de l’inflation. Même sans le coût des guerres d’Irak et d’Afghanistan (présenté en rouge), les dépenses militaires sont aujourd’hui plus élevées que pendant la Guerre froide, période où États-Unis et URSS se livraient à une course effrénée aux armements et à la constitution de leurs arsenaux nucléaires.

(Source : Time Magazine)

Le premier pic du graphique correspond à la guerre de Corée, le second à la guerre du Vietnam. Le troisième est le point culminant de la longue Guerre froide. Et le 4e « pic bleu » représente la hausse du budget de la Défense « liée à la peur nationale post-11 Septembre », explique la journaliste Dina Rasor, de TruthOut. Après chaque pic, le montant des dépenses baisse, mais reste toujours plus important que celui de la période précédente. Une augmentation sans fin…

Mitt Romney estime insuffisant un budget pourtant jugé satisfaisant par l’administration Bush pour protéger le pays. Le recours croissant à des sous-traitants dans les zones de conflit, « une tendance qui a explosé au cours de la guerre en Irak et en Afghanistan », décrit Dina Rasor, a entraîné le développement d’une industrie spécifique, « qui a besoin d’une guerre ou d’un conflit chaud pour rester viable ». Il y a 40 ans, un Président américain, Dwight Eisenhower, avait mis en garde son pays contre le puissant « complexe militaro-industriel », le lobby de l’armement…

Agnès Rousseaux