Droits

Niger : un militant arrêté avant la visite de François Hollande

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par Thomas Clerget

En visite le 18 juillet à Niamey, capitale du Niger, pour évoquer la situation militaire dans la région du Sahel, François Hollande est interpellé dans un communiqué par Oxfam France et la campagne « Publiez ce que vous payez ». Les ONG demandent la libération du militant nigérien Ali Idrissa, coordinateur de la campagne au Niger, et arrêté ce matin à son domicile par la police locale. Lors d’une conférence de presse tenue hier, Ali Idrissa a critiqué les termes du partenariat entre l’entreprise française Areva et l’État nigérien, principal fournisseur d’uranium des centrales nucléaires françaises. Il a notamment qualifié certains aspects des relations franco-nigériennes de « néo-coloniales ». Quel crime !

Ali Idrissa, également responsable du Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (Rotab), milite dans son pays pour une plus grande transparence de l’industrie extractive, et pour un partage plus équitable des richesses qui en sont issues. La campagne internationale « Publiez ce que vous payez » enjoint les compagnies extractives de rendre public leurs contrats et les montants financiers qui les lient aux gouvernements des pays où elles sont implantées.

Dans leur communiqué, Oxfam France et « Publiez ce que vous payez » appellent le gouvernement du Niger à « libérer immédiatement, sans conditions, Ali Idrissa et à respecter la liberté d’expression et d’association de la société civile ». Les ONG exhortent également le Président français « à faire de la libération immédiate d’Ali Idrissa une priorité de sa visite au Niger, et à remettre les questions de libertés d’expression et d’association au cœur de son dialogue avec les autorités nigériennes ».

[Mise à jour, le 19 juillet]  : M. Ali Idrissa a été libéré le 18 juillet, « mais les autorités en charge lui ont indiqué de se préparer à une nouvelle interpellation qui pourrait intervenir après le départ du Président François Hollande, actuellement en visite au Niger », précisent les deux organisations. Une douzaine de membres du Rotab [1] ont également été arrêtés à Niamey le 18 juillet.

Notes

[1Mme Ousmane Naomie, Mme Solli Ramatour, Mme Naomi Stansley (ROTAB), M. Maikoul Zodi (ROTAB), Halidou Mounkaila (Membre CA ROTAB), M. Mato (MPCR), Boubacar illiassou (Rotab), Yaou (Gardien siege ROTAB), Bozari Boubacar (GREN), Ibrahim Naimayou.