Depuis 25 ans, l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) souhaite enfouir les déchets radioactifs les plus dangereux dans le sous-sol de Bure, dans la Meuse, au sein de l’installation Cigéo. Celui-ci va bientôt entrer dans une nouvelle phase. Alors que les travaux vont s’accélérer, c’est maintenant ou jamais qu’il faut nous unir pour y faire barrage !
Le dépôt de la demande d’autorisation de création (DAC) devrait avoir lieu en 2020. L’instruction du projet devrait durer entre deux et trois ans. La construction du centre pourrait donc être autorisée rapidement par un simple décret du gouvernement. La bataille contre la poubelle nucléaire ne pourra pas se gagner uniquement en entravant son cheminement administratif mais en remportant le rapport de force.
Alors que tous les voyants sont au rouge !
À l’heure où le nucléaire collectionne déboires techniques, facture salée et désamour grandissant de la population, le projet Cigéo continue à être présenté comme la « solution » à l’accumulation de déchets radioactifs ingérables. Pourtant, entre impasse technique, échec de démontrabilité scientifique et impossible réversibilité, les risques du projet Cigéo sont bien énormes. L’Andra ne sait pas y apporter de réponse : ils sont insolubles et inhérents au stockage en profondeur. C’est bien ce qu’avouait dans un langage diplomate l’Autorité de sûreté nucléaire dans son avis sur le dossier d’options de sûreté de Cigéo en 2017.
Le projet s’annonce également comme un gouffre financier. En grande difficulté, les producteurs de déchets souhaitaient provisionner le moins possible pour leur gestion : par complaisance envers eux, le coût de Cigeo, initialement évalué à 34,5 milliards d’euros par l’Andra elle-même, a été fixé arbitrairement à 25 milliards. Même la Cour des Comptes, dans un rapport sorti en juillet 2019, bat en brèche ce calcul à la baisse. La facture va gonfler, c’est évident. Lorsque les faibles provisions constituées par les producteurs de déchets auront été dévorées par les premiers travaux, demandera-t-on aux contribuables de payer le reste ?
Une répression implacable, d’une ampleur inédite pour une lutte territoriale
Après deux ans d’inaction, l’offensive de l’Andra pourrait reprendre. Des travaux dits « préparatoires », car ils doivent être réalisés avant la construction du centre, débuteront sur le territoire sans doute dès l’automne 2019. Il s’agit de travaux de grande ampleur pour permettre l’adduction en eau, l’alimentation en énergie de Cigéo, ou encore de la réalisation d’importants travaux ferroviaires et routiers. Une fois ces travaux très coûteux réalisés, la construction de Cigéo apparaîtrait alors comme inévitable.
Cigéo est une aberration technique, financière et en plus ne constitue pas une solution au problème des déchets radioactifs. Or, celles et ceux qui le disent font face depuis deux ans à une répression implacable, d’une ampleur inédite pour une lutte territoriale. Les autorités publiques ont militarisé toute la zone, criminalisé et judiciarisé la lutte pour tenter de paralyser l’opposition au projet. Une instruction pour association de malfaiteurs a été ouverte et empêche dix personnes impliquées de rentrer en relation les unes avec les autres via la mise en place de contrôles judiciaires hautement liberticides. Ce harcèlement vient d’être dénoncé par la Ligue des Droits de l’Homme et la Fédération Internationale des Droits de l’Homme.
Mettre en échec la filière nucléaire
On a toutes et tous de bonnes raisons de dire non :
– Se mobiliser contre Cigéo, c’est dire non à la fuite en avant que constitue la poursuite de la production de déchets radioactifs ingérables. C’est dire non à une « fausse solution » et à un projet imposé aux impacts sociaux et écologiques démesurés. C’est dire non au rouleau compresseur des autorités qui, après avoir écarté unilatéralement toutes les autres options, présentent ce projet dangereux comme incontournable.
– Se mobiliser contre Cigéo, c’est dire non à la criminalisation des personnes qui s’opposent à la destruction des territoires au nom d’un projet absurde. C’est refuser les atteintes aux droits fondamentaux et les entraves à la liberté d’association.
– Se mobiliser contre Cigéo, c’est dire non à un projet représentatif d’un vieux monde fondé sur une course énergétique sans frein.
– Enfin, se mobiliser contre Cigéo, c’est mettre en échec la filière nucléaire qui a besoin d’un exutoire à ses déchets pour pouvoir se relancer. Or, le nucléaire est une filière à bout de souffle, une énergie du passé. Les activités d’extraction de l’uranium se font dans des conditions sociales et écologiques désastreuses depuis des décennies. La transformation de l’uranium ainsi que les activités liées à la production d’énergie nucléaire comme la construction, la maintenance, ou le démantèlement des installations ne sont pas neutres en CO2 en plus d’engendrer d’autres types de pollutions.
Avec les risques d’irradiation auxquels ces activités exposent, on est ainsi très loin de l’énergie propre, pas chère et non carbonée à laquelle le lobby nucléaire voudrait nous faire croire ! Les activités nucléaires sont par ailleurs extrêmement vulnérables aux variations de température et notamment aux fortes chaleurs qui empirent leurs effets. Et contrairement à ce que veut nous faire croire le lobby, le nucléaire ne sauvera pas le climat ! Pour sauver le climat, le nucléaire c’est trop tard, trop cher, et trop risqué ! Le nucléaire et Cigéo ne constituent donc en aucun cas une réponse à l’urgence climatique.
Samedi 28 septembre, nous serons ensemble à Nancy pour un temps d’envergure nationale. Construisons un front commun et solidaire pour mettre en échec le rouleau compresseur du projet Cigeo.
Nous vous donnons donc rendez-vous à 14h sur le Cours Leopold, à Nancy pour le temps fort du week-end, qui promet d’être revendicatif... et un peu décalé !
– Retrouvez la liste des signataires
– Pour plus d’infos (programmation, accès en bus et covoiturage, hébergement...) : https://ventdebure.com
– La page de l’événement