Répression

Pas bienvenus chez les Ch’tis

Répression

par Ivan du Roy

Treize migrants érythréens et une bénévole de l’association Terre d’Errance ont été interpellés à Norrent-Fontes (Pas-de-Calais). Les migrants ont été arrêtés sur le campement. Monique Pouille, bénévole de l’association, a été arrêtée à son domicile. La maison de cette mère au foyer de 59 ans a ensuite été perquisitionnée. Puis elle a été enfermée au centre de rétention de Coquelle en compagnie des migrants à qui elle a apporté de l’aide. Le même jour, un autre bénévole de Terre d’Errance a été arrêté à Boulogne-sur-Mer. Les deux militants ont été libérés huit heures plus tard tandis qu’un troisième était entendu par la Police aux frontières « À l’heure où nous écrivons, les migrants sont toujours enfermés à Coquelles », informe Terre d’Errance. « Nous n’avons pas honte d’aider les migrants qui passent par Norrent-Fontes. Nous sommes heureux de les rencontrer. Nous ne faisons que répondre aux carences de l’État. »

Plusieurs centaines de réfugiés, dont de nombreux Afghans et Irakiens fuyant la guerre, errent sur le littoral du Nord de la France, espérant traverser la Manche pour gagner l’Angleterre. De nombreux habitants tentent de leur apporter un peu d’aide. Ils sont de plus en plus criminaliser par l’Etat.

Une « insulte » à tous les bénévoles

La PAF reprocherait aux bénévoles d’aider les « passeurs ». Ils ont - semble-t-il - retrouver plusieurs portables en recharge appartenant à des migrants au domicile de Monique Pouille [1]. « Si l’on refuse l’intégration de ceux qui aspirent à la liberté, si l’on ferme les frontières, si l’on durcit les politiques d’accueil de ceux qui fuient leurs pays, il ne faut pas s’étonner de voir les réseaux mafieux se multiplier », témoigne l’abbé Michel Delannoy, membre de Terre d’errance. « L’interpellation ce matin de Monique Pouille à son domicile à Norrent-Fontes, la perquisition de sa maison et sa mise en examen à la PAF de Coquelles sont une insulte à l’investissement de tous les bénévoles qui œuvrent au sein des associations humanitaires. »

Pour contacter ou soutenir l’association Terre d’errance :

terrederrance @ free.fr - 06 07 06 62 12

Notes

[1Lorsqu’on se trouve en possession de plusieurs portables, on est désormais un passeur. En l’absence de portable, la bénévole aurait sans doute été fichée comme terroriste d’ultra-gauche.