Ecologie et syndicalisme

Peut-on réduire les activités économiques polluantes tout en préservant les emplois ?

Ecologie et syndicalisme

par Agnès Rousseaux, Sophie Chapelle

Les relations entre syndicats et ONG environnementales ont souvent été antagonistes. L’enjeu du réchauffement climatique, et de la transition économique qu’il implique, changent la donne. Lentement mais sûrement, les syndicats se mettent au vert, tout en gardant à l’esprit l’impératif de justice sociale. Comment les syndicats abordent-ils la question écologique ? Comment préserver emplois et salaires tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre ? Rencontre avec Anabella Rosemberg, permanente de la Confédération syndicale internationale.

Pour la Confédération syndicale internationale (CSI), les revendications écologiques doivent impérativement s’accompagner d’un appel à la justice sociale : « Pour établir un consensus large et intégrer les besoins sociaux au sein des politiques climatiques ». La CSI a ainsi défini le concept de « transition juste » pour désigner la nécessaire conversion de l’économie et la prise en compte des facteurs environnementaux. Une conversion qui doit garantir l’accès à l’emploi pour tous tout en intégrant la lutte contre le réchauffement climatique. Cette conversion à l’écologie concerne également les syndicats, leur manière de fonctionner et d’agir. Ils ont tout à y gagner, en attirant notamment des adhérents plus jeunes.

La « transition juste » de l’économie, c’est quoi ?

Pouvez-vous donner des exemples de reconversion écologique ? Certains pays sont-ils plus en avance que d’autres ?

Le syndicalisme en France est souvent centré sur la protection de l’emploi, et parfois ancré dans des logiques corporatistes qui ignorent les préoccupations environnementales. Sentez-vous des avancées récentes dans la prise en compte de la question climatique par les syndicats ? Cette prise en compte suppose-t-elle des changements des formes d’action ?

Agnès Rousseaux et Sophie Chapelle