Greenwashing

Prix Pinocchio 2014 des multinationales : le vote est lancé !

Greenwashing

par Collectif

Quelles entreprises se soucient le moins de leurs impacts environnementaux ? Quelles multinationales tiennent les discours les plus trompeurs sur leur responsabilité sociétale ? Les Amis de la Terre France, en partenariat avec le Crid et Peuples Solidaires-ActionAid France, lancent aujourd’hui le vote des Prix Pinocchio. Un événement qui vise à attirer l’attention sur les pratiques des multinationales et à réclamer un encadrement juridique contraignant. Basta! et l’Observatoire des multinationales sont également partenaires du Prix Pinocchio.

Les Amis de la Terre France, en partenariat avec le Crid (Centre de recherche et d’information pour le développement) et Peuples Solidaires-ActionAid France, lancent aujourd’hui le vote public pour l’élection des Prix Pinocchio 2014. Mettant en lumière des cas concrets de violations de droits sociaux et environnementaux par des multinationales nominées, ces prix sont l’occasion de dénoncer le fossé entre les discours « développement durable » et les actes réels constatés sur le terrain. Au travers des Prix Pinocchio, ces organisations militent pour un encadrement juridique contraignant des activités des multinationales.

Neuf entreprises sont ainsi nominées dans trois catégories [1] :

 Plus vert que vert : prix décerné à l’entreprise ayant mené la campagne de communication la plus abusive et trompeuse au regard de ses activités réelles : EDF et le charbon de Serbie ; Pur Projet et la compensation carbone au Pérou ; GDF Suez et les "obligations vertes".

 Mains sales, poches pleines : prix décerné à l’entreprise ayant mené la politique la plus opaque au niveau financier (corruption, évasion fiscale, etc.), en termes de lobbying, ou dans sa chaîne d’approvisionnement : Perenco, pétrolier opaque en République Démocratique du Congo ; Samsung et l’exploitation d’enfants en Chine ; Lyon-Turin Ferroviaire et les tunnels sous les Alpes.

 Une pour tous, tout pour moi ! : prix décerné à l’entreprise ayant mené la politique la plus agressive en termes d’appropriation, de surexploitation ou de destruction des ressources naturelles : Shell et les gaz de schiste en Ukraine et Argentine ; Total et les hydrocarbures au Nigeria ; Crédit Agricole et le charbon des Appalaches.

« Les approches volontaires et chartes éthiques se multiplient, mais faute de traduction dans un cadre légal contraignant au niveau français, européen et international, les multinationales continuent d’agir en toute impunité, comme en témoignent les Prix Pinocchio, explique Juliette Renaud, chargée de campagne sur la Responsabilité sociale et environnementale des entreprises aux Amis de la Terre France. Nos gouvernements doivent avoir le courage d’affronter les lobbies et de réguler réellement ces activités, pour que cessent les atteintes répétées aux droits de l’Homme et à l’environnement. [2] »

Derrière les beaux discours des multinationales

Selon Pascale Quivy, déléguée générale du Crid : « A moins d’un an de l’adoption des futurs Objectifs du Développement Durable [3], les acteurs de la société civile s’inquiètent du rôle de plus en plus important confié au secteur privé marchand, et notamment aux multinationales, sans contre-partie en matière de responsabilité sociale, environnementale et fiscale. Les Prix Pinocchio doivent permettre d’attirer l’attention de l’opinion sur ces lacunes et d’inciter les pouvoirs publics à y remédier. ».

« Les Prix Pinocchio se font l’écho des centaines de milliers de femmes et d’hommes qui se mobilisent dans le monde pour faire respecter leurs droits face à des entreprises ignorant délibérément leur responsabilité sociale et environnementale, note Fanny Gallois, responsable des campagnes de Peuples Solidaires-ActionAid France. Ils donnent également une voix à tous ceux qui, chez nous, refusent d’être dupes des beaux discours que ces entreprises tiennent pour se dédouaner des effets parfois catastrophiques de leurs activités dans les pays de production. »

La mobilisation autour des Prix Pinocchio se déroulera du 9 octobre au 18 novembre, 2014, date de la cérémonie de remise publique des Prix [4]. Des focus bi-hebdomadaires seront effectués afin d’éclairer au mieux chaque cas. Des groupes locaux des Amis de la Terre et de Peuples Solidaires organiseront des actions en région.

Pour en savoir plus et pour voter, rendez-vous sur cette page. Suivez les Prix Pinocchio et l’actualité des Amis de la Terre sur Twitter @amisdelaterre.

Notes

[1La présentation détaillée des Prix Pinocchio et des neuf cas nominés en 2014 est accessible en français, anglais et espagnol sur ce site Internet.

[2Une proposition de loi sur le « devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre », a été déposée par quatre groupes parlementaires mais attend toujours d’être traitée par le Parlement français. Au niveau international, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a approuvé en juin 2014 une résolution visant à la mise en place d’un traité contraignant sur les entreprises et les droits humains, la France avait alors voté contre.

[3Après 2015, les Objectifs universels de Développement Durable prendront la suite des Objectifs du Millénaire pour le Développement. Ils seront adoptés par l’Assemblée générale des Nations-Unies en septembre 2015.

[4Les Prix Pinocchio sont remis sur la base des votes de milliers d’internautes du monde entier. La cérémonie de remise des prix, mise en scène par des comédiens, aura lieu le 18 novembre 2014 à la Java, Paris 10e. L’inscription est ouverte.