Clause de sauvegarde

Qui veut manger de l’OGM MON 810 ?

Clause de sauvegarde

par Nolwenn Weiler

Le MON 810, variété de maïs OGM, n’a pas d’effets connus, ni prouvés scientifiquement, sur la santé humaine. C’est L’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) qui le dit, dans un rapport rendu public par le Figaro cette semaine,. L’agence rejoint ainsi les prises de position de sa grande soeur européenne l’EFSA (Agence Européenne de Sécurité des Aliments), qui considère que les plantes modifiées génétiquement ne présentent aucun risque, ni pour la santé, ni pour l’environnement, sans que la littérature sur le sujet (principalement financée par Monsanto) ait amené de nouveaux éléments. Le problème, c’est que rien ne prouve qu’il n’y a pas d’effets non plus, et notamment à long terme. C’est pourquoi la clause de sauvegarde, qui a entrainé la suspension de la culture du MON 810, avait été activée par la France en février 2008.

Avec ce rapport sur l’innocuité du MON 810, l’Afssa s’inscrit en faux contre la Haute autorité sur les OGM, créée dans la foulée du Grenelle, qui avait activé la clause de sauvegarde. Mais elle remet aussi en cause les 27 ministres de l’environnement européens qui ont demandé, en novembre dernier, un renforcement de l’harmonisation des méthodes d’évaluation des risques entre les pays de l’Union. L’étude des effets des OGM sur plusieurs générations s’avère, entre autres, indispensable, et très rarement pratiquée.

Le fait que l’Afssa jette ce pavé dans la mare à la veille du grand oral de Jean-Louis Borloo (chargé de défendre la clause de sauvegarde) devant la Commission européenne ne doit évidemment rien au hasard. Il s’agit simplement d’une énième tentative du puissant lobby OGM de passer en force, et de mettre au pas les Etats récalcitrants. On souhaite bien du plaisir au ministre Borloo lundi prochain. Et on compte évidemment sur son courage politique pour maintenir la France dans les territoires sans OGM...