« Alors qu’il faudrait investir et relancer le secteur du fret ferroviaire, outil essentiel à la transition écologique, le gouvernement fait l’exact inverse », dénoncent dans une pétition l’Alliance écologique et sociale (alliance de syndicats et d’associations environnementales), le syndicat Sud rail et Alternatiba Paris. Le gouvernement « s’apprête à liquider le seul opérateur public de transport ferroviaire, Fret SNCF, d’ici la fin de l’année 2024. Pour éviter la déroute écologique, sauver le fret ferroviaire et éviter d’avoir plus de camions sur les routes, nous devons faire pression sur le gouvernement de toute urgence », poursuivent les organisations.
Le transport représente 31% des émissions de gaz à effet de serre en France. Or, le transport ferroviaire émet entre 9 et 14 fois moins de gaz à effet de serre que le transport routier, détaille une note réalisée par l’Alliance écologique et sociale.
Démantèlement annoncé
Le gouvernement français a décidé en mai 2023 de démanteler l’entreprise Fret SNCF, principal opérateur de fret ferroviaire. Les organisations déplorent « le zèle du gouvernement à satisfaire la Commission européenne, qui estime que Fret SNCF doit être sanctionnée en raison des subventions publiques reçues au détriment de ses concurrents privés, violant ainsi les règles de la concurrence ».
Le gouvernement prévoit la création de deux nouvelles entreprises ainsi que la cession de l’activité de trains entiers aux concurrents. D’après l’Alliance écologique et sociale, « cela représente 47 % des marchandises transportées et 30 % de l’activité de l’entreprise, ainsi que la vente de 40 % des biens immobiliers et la suppression d’environ 500 postes sur 5000. »
Une partie de ces flux pourrait également ne pas trouver de repreneur, ce qui conduirait, selon les calculs de l’Alliance écologique et sociale à ce qu’entre 300 000 et 520 000 camions supplémentaires circulent chaque année sur les routes françaises. Soit jusqu’à 460 000 tonnes de CO2 supplémentaires par an.
« Donner un avenir au fret ferroviaire public »
Dans un communiqué, Sud rail dénonce une décision qui est à la fois « une catastrophe sociale » et « une aberration écologique ». À ses côtés, l’Alliance écologique et sociale et Alternatiba Paris demandent de :
– Créer un service public unifié et cohérent du transport ferroviaire et routier des marchandises ;
– Prélever un milliard d’euros par an sur les profits réalisés sur les sociétés d’autoroutes pour les investir dans le développement des infrastructures ferroviaires fret ;
– Fixer une écotaxe pour les poids lourds en transit qui refuseraient la solution du report modal, destinée à alimenter un fonds national d’investissement à destination de projets de fret ferroviaire et maritime ;
– Interdire les nouvelles constructions de zones logistiques si celles-ci ne sont pas embranchées au réseau ferré.
Une manifestation nationale est prévue le mardi 28 mai à Paris (12h30, Place d’Italie en direction de Montparnasse). Elle est organisée par l’intersyndicale cheminote et soutenue par l’Alliance écologique et sociale.
– Une pétition, qui a déjà rassemblé 30 000 signatures, est en ligne
– Le clip SUD Rail – Alliance écologique et sociale – Planète Boum Boum
– Infos à suivre sur le site de l’union syndicale Solidaires
Photo de une : ©Alliance écologique et sociale