Fiscalité

Taxer les riches ne nuit pas à la croissance

Fiscalité

par Nolwenn Weiler

Bonne nouvelle pour nos futurs gouvernants : augmenter la taxation du capital ne provoquerait pas de dépression ! La corrélation entre taux d’imposition du capital et le taux de croissance est en effet très faible. C’est ce que révèlent des chiffres publiés par la Brookings Institution, un centre de réflexion américain de centre gauche à Washington. « Si de faibles taux d’imposition du capital favorisaient la croissance économique, on s’attendrait à voir une relation négative entre les deux – taux forts, faible croissance, et vice versa – or il n’en est rien », explique l’économiste Len Bunman, s’appuyant sur un graphique qui montre l’absence de corrélation entre le niveau de taxation du capital et la croissance économique aux États-Unis entre 1950 et 2011. Mieux : plus le taux d’imposition diminue, plus la croissance s’essouffle… Un graphique qu’on attend impatiemment de voir lors des prochaines apparitions télévisées de candidats à la présidentielle.

Outre les gros détenteurs du capital, certaines professions vont grimacer. Car une faible taxation du capital « fournit beaucoup de travail aux avocats, aux comptables et aux génies de la finance car il y a beaucoup à gagner à maquiller des revenus normaux (taxés jusqu’à 35 %) en revenus du capital (dont le taux maximum d’imposition est 15 %) », ajoute Len Bunman. Une activité pas vraiment socialement utile… L’économiste rappelle aussi que « les revenus perdus sur les niches fiscales contribuent à creuser les déficits, ce qui fait en soi du mal à l’économie ».