Un enfant âgé d’un an a été admis lundi 20 mars à l’hôpital Robert Ballanger d’Aulnay-sous-bois (Seine-Saint-Denis), a-t-on appris hier dans un communiqué de l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé). L’association dénonce le traitement subi par le petit Sekou [1] et par sa sœur âgée de 3 ans. Les deux enfants étaient retenus avec leur mère durant 14 jours dans la zone d’attente de l’aéroport de Roissy. Grace, la mère, a quitté la Côte d’Ivoire le 5 mars avec ses deux enfants pour venir visiter son fils ainé âgé de 13 ans, résidant en France. Celui-ci, rapporte l’Anafé, a récemment été confié à l’Aide sociale à l’enfance pour cause de maltraitance.
A leur arrivée à Roissy, Grace et ses deux jeunes enfants « se sont vu refuser l’entrée sur le territoire et ont été maintenus en zone d’attente », précise le communiqué. « La police aux frontières (PAF) a considéré qu’ils ne remplissaient pas les conditions d’hébergement et de ressources nécessaires. » La mère aurait ensuite fourni des documents – lieu d’hébergement et garantie financière – prouvant sa capacité à séjourner en France jusqu’à son retour en Côte d’Ivoire prévu le 28 mars. En vain.
L’histoire aurait pu en rester là si la santé du plus jeune de ses enfants ne s’était dégradée au point de devoir être admis à l’hôpital en urgence, le 20 mars au soir. Une dégradation due à des conditions de privation de liberté indécentes, estime l’association. La famille a été maintenue dans « une salle froide et exigüe, sans fenêtre, sans accès direct aux toilettes, sans les commodités nécessaires aux enfants en bas âge ». La mère « n’a pas toujours eu de quoi changer son fils et les douches n’étaient pas adaptées pour les jeunes enfants », précise l’Anafé. Les enfants ne mangeaient presque plus et le bébé est tombé malade.
Sekou, sa sœur et sa mère ont aujourd’hui quitté l’hôpital. Laure Palun, coordinatrice de l’Anafé, ne décolère pas : « La PAF aurait pu régulariser la situation » de cette famille, maintient-elle. « Le ministère aurait pu l’admettre », sur le sol français. Le juge des détentions et des libertés, le défenseur des droits et le Contrôleur général des lieux de privation de liberté ont été saisis. Le cas de cette famille n’est pas isolé. « L’Anafé, témoin chaque jour des traumatismes physiques et psychologiques que produit la privation de liberté en zone d’attente, rappelle une nouvelle fois son opposition ferme à l’enfermement des mineurs », conclut le communiqué.