Discrimination

Un maire UMP expulse des roms pour héberger des SDF « locaux »

Discrimination

par Nolwenn Weiler

Étrange situation à Saint Maur, une commune UMP (Henri Plagnol) située dans le Val-de-Marne. Un petit groupe de 25 personnes roms a reçu à la fin du mois de juillet un courrier leur demandant de quitter les préfabriqués municipaux où elles vivaient depuis une dizaine de mois. La mairie souhaitant y loger ... des SDF « de la ville ». Le 25 octobre, le tribunal administratif de Melun confirme la requête de la mairie, et enjoint aux familles de partir, arguant d’un circuit électrique défaillant, et d’une eau impropre à l’utilisation. « Le tribunal a prononcé un commandement d’évacuer sous 48H avec 100 euros d’astreinte par jour à l’encontre de ces familles roms », proteste Évelyne Perrin, du réseau Stop précarité.

« C’est tout à fait injustifié, poursuit-elle. Si les conditions de logement sont indignes, pourquoi la mairie y a-t-elle logé ces familles en novembre 2012 ? Et comment peut-elle prévoir d’y héberger des sans-domiciles ? » Interrogée sur son projet pour les SDF dans les algécos, la mairie n’a pas répondu à nos questions. « Nous prévoyons d’attaquer la demande d’expulsion auprès du Conseil d’État, avertit Évelyne Perrin. Ils ne peuvent pas mettre des personnes dehors à l’approche de la trêve hivernale (qui a commencé le 1er novembre, ndlr). De plus, ils ne sont pas dans un squat illégal, puisque c’est la mairie qui les a logés là ! Les enfants, une dizaine, étaient tous scolarisés et plusieurs adultes étaient en recherche active d’emploi. » Après, certains ministres expliqueront que les roms ne veulent pas s’intégrer à cause de leurs « modes de vie extrêmement différents des nôtres » (voir notre chronique).

P.-S.