Nucléaire

Une filiale d’Areva reconnue coupable de pollution radioactive

Nucléaire

par Sophie Chapelle

Le 30 septembre, la cour d’appel de Nîmes a condamné la Socatri, filiale d’Areva, pour « déversement de substances toxiques dans les eaux souterraines ayant entraîné une modification significative du régime normal d’alimentation des eaux ». Les faits remontent à la nuit du 7 au 8 juillet 2008 : 74 kg d’uranium avaient été rejetés dans l’environnement aux abords du site nucléaire du Tricastin (entre Valence et Avignon). Ce sont les employés de l’usine Socatri, localisée sur le site et en charge de la maintenance et du démantèlement de matériaux radioactifs, qui s’étaient aperçus, le 8 juillet au matin, de l’existence d’une fuite au niveau du système de rétention de la cuve. « Selon une évaluation effectuée à l’époque, la pollution correspondait à 27 fois la limite annuelle des rejets autorisés », rappelle le Réseau Sortir du nucléaire.

La Socatri devra payer une amende de 300 000 euros et des dommages et intérêts de 20 000 euros à chacune des associations parties civiles. Selon Martine Laplante, présidente des Amis de la Terre, « Tout cela est révélateur du manque d’attention portée par Areva à ses filiales en charge des déchets et effluents radioactifs, et oblige à s’interroger sur le coût réel de la filière nucléaire dans son ensemble ». Les magistrats ont également condamné la Socatri à verser 10 000 euros pour préjudice moral à une dizaine de riverains du site qui s’étaient aussi portés partie civile. La fin de l’impunité pour les pollutions nucléaires ?

[Mise à jour le 27 novembre 2013] : La condamnation de la Socatri est devenue définitive le 26 novembre 2013, après le rejet de son pourvoi en Cassation.