À travers la France, la gauche en force, le danger RN toujours là

par Rédaction

Le beau score du Nouveau Front populaire au niveau national au deuxième tour des législatives se retrouve dans certaines régions, pas partout. Dans le Sud-est, le RN l’emporte largement. Revue de presse des médias indépendants locaux.

« L’union de la gauche, grande gagnante des législatives dans le Rhône », titre ce matin Rue89Lyon. « Avec sept circonscriptions sur les quatorze du Rhône, l’union de la gauche devient la première force politique aux législatives dans le département. Contre toute attente, le Nouveau Front populaire remporte même l’ensemble des circos lyonnaises. Les candidats macronistes en sont les principales victimes, avec trois députés en moins », poursuit le site indépendant d’info locale.

Nouvelles têtes de gauche à Lyon

Lyon voit ainsi apparaître de nouveaux députés de gauche. Sandrine Runel, du parti socialiste, candidate du Nouveau Front Populaire a été élue députée de la 4e circonscription du Rhône à Lyon face à la députée macroniste sortante. « C’est peut-être la victoire de la gauche sur laquelle il existait le moins de certitudes », explique Rue89Lyon. La nouvelle députée était jusqu’ici adjointe du maire écologiste de Lyon Grégory Doucet.

L’activiste Boris Tavernier, candidat du Nouveau Front populaire pour les Écologistes, a été élu le nouveau député de la 2e circonscription du Rhône (à Lyon). Il prend la suite du député vert sortant. « Jamais élu jusqu’alors, il est cependant connu depuis une vingtaine d’années à Lyon pour son engagement contre la précarité alimentaire. Il a notamment co-fondé l’association Vers un réseau d’achat en commun (Vrac) et le bar de l’Autre côté du pont à la Guillotière », précise Rue89Lyon. Autre nouvelle tête à Lyon : Anaïs Belouassa-Cherifi, de La France insoumise, qui avait travaillé pour la campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2022, élue députée de la 1ère circonscription du Rhône au terme d’une triangulaire.

Mais il y a aussi des circonscriptions du Rhône qui basculent à l’extrême droite. « Échec du barrage républicain face à l’extrême droite dans l’Est Lyonnais », rapporte le site lyonnais. Tiffany Joncour a été élue députée RN dans la 13e circonscription du Rhône, devant le candidat du Nouveau Front populaire pour qui la députée sortante de la majorité présidentielle s’était pourtant désistée.

Des circos basculent au RN

La nouvelle députée est, selon une enquête de StreetPress, « est très proche des anciens de Génération identitaire », « au point que leurs héritiers récemment dissous, les Remparts de Lyon, collent ses affiches à Meyzieu. ». « Rhône : l’extrême droite s’offre deux députés et une génération prête à repartir à l’assaut », constate aussi Médiacités. « Pour la première fois de son histoire, le Rassemblement national obtient deux députés dans le département et pourra s’appuyer sur ses élus et l’expérience accumulée par ses candidats pour les prochaines échéances électorales », poursuit le média en ligne.

En Alsace, « le barrage républicain a permis de garder l’Alsace au centre droit », analyse de son côté Rue89Strasbourg : « Malgré de bons résultats au premier tour, le Rassemblement national n’aura obtenu qu’une circonscription dans le nord de l’Alsace. A contrario, les députés soutenant Emmanuel Macron ont réussi à se maintenir dans 9 circonscriptions sur 15 ». Dans la capitale alsacienne, Strasbourg, c’est la « consécration » pour le Nouveau Front populaire, ajoute le site d’info locale : « Les candidats de gauche Sandra Regol (Les Écologistes), Emmanuel Fernandes (La France insoumise) et Thierry Sother (Parti socialiste) sont élus sur les trois circonscriptions de Strasbourg. Dans tous les secteurs urbains, la gauche a progressé. »

Bouches-du-Rhône : le NPF à Marseille, le RN ailleurs

Avec quatre députés sur sept, le Nouveau front populaire s’ancre aussi à Marseille, peut-on lire sur le site d’info marseillais Marsactu : « Si l’ancien insoumis Hendrik Davi est facilement réélu, la surprise est venue de Laurent Lhardit. L’adjoint à l’économie fait basculer à gauche une circo ancrée à droite depuis 1978. ».

Mais « ailleurs dans la ville, les duels contre le RN n’ont pas été gagnants », ajoute Marsactu. Et dans le reste du département des Bouches-du-Rhône, c’est le « triomphe presque absolu du Rassemblement national », à l’image d’une région sud-est qui a élu presque exclusivement des députés RN, à quelques exceptions. « Onze députés du Rassemblement national représenteront désormais le département au palais Bourbon. Les deux grandes villes, Aix et Marseille, sont coupées en deux tandis que le reste des Bouches-du-Rhône ne résiste pas à la vague brune, d’Arles à La Ciotat, en passant par Martigues. », explique le magazine en ligne.

Dans la Somme, le racisme bien présent

Le Bondy blog, en reportage dans la Somme le jour du deuxième tour, rappelle aussi que, malgré le bon score de l’union de gauche, le danger RN est toujours bien présent.

« C’est ici que j’ai vécu le plus de discriminations. En tant que personne noire dans le Nord, des anecdotes racistes, j’en ai plein », déplore aussi un jeune homme. Ici, dans la première circonscription de la Somme, François Ruffin a été réélu face au RN, mais avec seulement 52 %, là où il avait gagné 61 % au deuxième tour de 2022. « Je suis née ici, et à mon époque, il n’y avait pas de racisme », dit jeune mère franco-marocaine habitante d’un quartier populaire d’Amiens. Depuis les élections européennes, la jeune mère d’Amiens assure que « les racistes parlent plus ».

Photo de une : Manifestation le 15 juin 2024 du Nouveau Front populaire à Paris/CC BY 2.0 Jeanne Menjoulet via flickr.